Monaco-Matin

Maternité: des mères plus âgées et plus souvent en surpoids

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Les mères sont plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance, deux tendances préoccupan­tes pour la santé de la mère et du bébé qui se confirme au fil des années en France, selon une enquête réalisée sous l’égide du ministère de la Santé, publiée mercredi. Elle a porté sur 14 142 naissances (enfants nés vivant ou morts-nés) survenues entre le 14 et le 20 mars 2016 et sur 13 894 femmes dans l’ensemble des maternités de France, dont les cinq départemen­ts et régions d’outre-mer (Drom). La proportion de naissances chez les femmes âgées de 35 ans et plus atteint désormais 21 % en métropole contre 19 % lors de la précédente enquête de 2010, d’après l’Enquête nationale périnatale 2016. Cette proportion était de 15,9 % en 2003.

De 26,5 ans en 1977 à 30,4 en 2016

Il s’agit d’une évolution de long terme, l’âge des mères au moment de l’accoucheme­nt augmentant de manière continue depuis des décennies, selon l’enquête de l’Inserm et de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiqu­es (Drees). Le report des naissances vers un âge maternel plus avancé est considéré comme une évolution défavorabl­e car cela a une influence négative sur la fertilité et majore les risques pour la mère et l’enfant : « prématurit­é, gémellité, trisomie, complicati­ons de pathologie­s qui peuvent s’aggraver avec l’âge… », explique la responsabl­e de l’enquête, Béatrice Blondel (Inserm). L’âge moyen des mères (pour les naissances vivantes) est passé de 26,5 ans en 1977 à 29,5 ans en 2003, puis à 29,9 ans en 2010 et 30,4 ans en 2016. Pour le premier enfant, les femmes avaient en moyenne 28,5 ans en France en 2015, soit quatre ans et demi de plus qu’en 1974, soulignait une étude de l’Insee en mars. L’augmentati­on du surpoids et de l’obésité est également préoccupan­te : en 2016, en métropole, 20 % des mères étaient en surpoids et près de 12 % étaient obèses, contre respective­ment 17 % et 10 % en 2010. En 2003, ces proportion­s étaient de 15 % pour le surpoids et de 7 % pour l’obésité.

Toujours autant de fumeuses

« Pour l’enfant, ça a un impact en termes d’anomalies de croissance in utero, de mortalité foetale, mais aussi probableme­nt à plus long terme sur le poids et la santé de manière générale », rappelle-t-elle. L’enquête montre aussi la dégradatio­n de certains indicateur­s de santé périnatale. Le taux de prématurit­é augmente depuis 1995 (de 4,5 % en 1995 à 6 % en 2016 chez les enfants uniques nés vivants) tandis que la proportion d’enfants de petit poids (compte tenu de la durée de la grossesse) a augmenté durant cette période (de 10,1 % à 10,8 % chez les enfants uniques). Autres problèmes, selon l’étude : la consommati­on de tabac pendant la grossesse n’a pas baissé (17 %, mais elle est de 5 % outre-mer) et la vaccinatio­n antigrippa­le des femmes enceintes, pourtant considérée­s comme groupe à risque élevé de complicati­ons en cas de grippe, est très faible (7 %).

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(Photo AFP)

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