Quelles formations créer Le Club de l’Eco
L’attractivité de la Côte et de ses entreprises passe par la formation. Comment articuler les besoins du terrain et les nouvelles offres de formation sur le territoire ?
Comment former les salariés de demain? La question est essentielle : la compétitivité des entreprises en dépend. Leur attractivité procède des compétences et ressources qu’elles peuvent mobiliser. En projet depuis plusieurs années, le futur campus régional de l’apprentissage a connu deux avancées significatives ces deux derniers mois. Le concours d’architecte est terminé et son directeur de la formation est arrivé. L’occasion pour le Club de l’Eco de Nice-Matin de se réinterroger sur les besoins en formation.
La formation est un des sujets clés de la mandature actuelle de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur… Emmanuel Souraud, élu à la communication à la CCI NCA : C’est un des axes majeurs en effet. La mission de la chambre est de développer les entreprises économiquement. Et pour ça, les entreprises ont besoin de ressources qualifiées. Aujourd’hui, on constate que les cursus proposés par les différentes instances ne sont pas toujours en corrélation avec les besoins des entreprises. Il nous faut retravailler l’offre.
En continuant à favoriser, comme par le passé, l’alternance et l’apprentissage ? Oui, tout en développant des formations par rapport aux écosystèmes de demain. La CCI, ce sont alternants formés, contrats d’apprentissage gérés, pour millions de taxes collectés par an. Ce sont aussi six écoles en automobile, en pharmacie santé, en commerce et services, en aéro et nautisme, plus l’International School of Nice.
Comment travaillez-vous sur les filières d’avenir ? Nous avons une division qui « Le média Salon peut être un accompagnateur et un outil de valorisation de la formation. Nicexpo organise en février prochain Agecotel, le salon des cafésrestaurants s’occupe des filières d’avenir, des smarts grids, de l’environnement, du numérique. Toutes ces filières correspondent à des besoins exprimés par des entreprises qui arrivent à discuter avec les organismes de formation, il y a une véritable osmose entre terrain et formation. Il faut aller plus loin.
Quelle est l’ambition de la CCI avec le futur campus ? Vincent Demas, directeur du campus régional de l’apprentissage et formation : On a encore besoin de mettre des choses en place. L’ambition de la CCI et de ses partenaires est d’implanter sur Nice Méridia un campus urbain dont l’offre de formation et de services est centrée sur les métiers d’avenir du territoire. Il s’agit des métiers en émergence qui seront exercés à deux ou trois et métiers de bouche. Un des points forts du salon est la valorisation de la formation et la transmission des savoir-faire. On s’associe au lycée hôtelier et CFA pour faire travailler les jeunes en formation avec des grands chefs. Le principe est de montrer la fierté de leur futur métier. On accueillera également un salon de l’emploi au sein d’Algecotel. Cela n’existe pas encore mais pourquoi ne pas monter des opérations dans le cadre de la Foire de Nice, événément populaire, pour parler de formations et de métiers. » ans, les métiers actuels en évolution. Les métiers d’avenir sont des métiers qui s’exerceront dans des entreprises qui resteront sur le territoire parce qu’elles y auront trouvé les compétences qu’elles recherchent. L’ambition est de travailler sur les trois segments. La CCI a un vrai savoir-faire ancien sur les questions d’apprentissage et de formation continue. Le premier axe de travail est de revisiter l’offre sur les quatre filières que l’on a déjà en y intégrant les évolutions des besoins actuels : muer l’automobile en éco-mobilité, travailler l’accompagnement des cycles de vie dans la filière santé, associer l’exploitation portuaire au nautisme, etc. On va commencer par balayer devant notre porte en étant plus à l’écoute des entreprises et en raccourcissant le temps de réaction. On va ensuite ouvrir de nouvelles filières avec les partenaires qui souhaiteront être avec nous sur le campus. La CCI lance un diagnostic sur ces métiers et sur leur écosystème. On n’a pas l’ambition d’être hégémonique sur les nouvelles filières mais bien de travailler en partenariat. On va aussi beaucoup investir sur nos méthodes pédagogiques. On doit travailler les contenus et les compétences comportementales. La digitalisation va permettre de personnaliser les apprentissages. L’e-campus sera aussi un sujet. Le futur campus doit être un accélérateur de projets. Un catalyseur d’innovation et partenariats. L’appel est lancé. Lionel Clémençon, La Poste.
« La Poste se transforme sans oublier le relationnel et l’humain. Nous avons besoin de compétences pour faire fonctionner les applications, les outils conversationnels avec les clients. Nos salariés doivent apprendre, par le biais de solutions multicanales, à converser avec le client. Ce sont ces compétences relationnelles que nous apprenons aux jeunes. Les facteurs sont équipés de smartphones pour mieux localiser les clients avec des adresses difficiles ; les chargés de clientèle ont des tablettes mobiles pour aller au devant du client et mieux le servir. Les conseillers de la Banque postale peuvent être amenés à avoir des chats. Parce que le métier évolue, on a revu nos formations diplômantes commes celle du facteur et travaillons avec des partenaires locaux (AFPA, CESI...). 46 % des CDI à La Poste sont issus de nos viviers alternants. »