Monaco-Matin

La tournée a inspiré Addictions

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« Aussi fou que cela puisse paraître, le deuxième album [N.D.L.R. : Addictions chez Warner Music] a été écrit en parallèle d’une tournée, qui a débuté il y a un an jour pour jour, le  octobre . On avait commencé à écrire l’album au mois de mai  mais, dès que l’on a commencé la tournée, j’ai été très inspiré par le public qui était régulièrem­ent en face de moi. J’ai ainsi pu connaître son visage, son style, ses goûts... J’ai voulu écrire un nouvel album pour le public. » « C’est une question très difficile. C’est comme quand on demande : lequel de vos enfants préférez-vous ? C’est impossible de répondre. Chaque chanson a sa raison d’être mais il y en a une qui s’appelle Anja, c’est la chanson qui clôture l’album. Elle m’a été offerte par Nazim, mon ami et collaborat­eur de toujours. C’est une chanson qui parle d’une enfant qui est née dans un monde hostile, un monde en guerre. Elle raconte la bienveilla­nce d’un grand frère qui essaye de la protéger de ce qui se passe dans le monde, de lui raconter un monde meilleur, un peu comme dans le film La Vie est belle .» « On me pose souvent la question sur le cinéma. J’ai donc une réponse toute prête (rire) : je le ferai quand j’aurai plus de temps. J’en rêve mais je ne suis pas pressé car je sais qu’il faut d’abord apprendre. Dernièreme­nt, je me suis préparé pendant neuf mois pour un triathlon. Pour la guitare ou la chanson c’est pareil, je continue à prendre des cours. Quand la priorité ne sera plus la musique comme aujourd’hui, je prendrai des cours de théâtre parce que j’en rêve. Pour l’instant je ne le sens pas donc je ne le fais pas, je n’aime pas faire les choses à moitié. « Je ne vous cache pas que j’ai déjà eu des propositio­ns mais je les ai refusées pour les raisons que je viens d’expliquer. En fait j’ai peur de me voir à l’écran et de ne pas aimer ce que je vois parce que je n’ai pas appris. »

Son film préféré ? « Je pense que c’est Rencontre à Wicker Park de Paul McGuigan. C’est le seul film qui m’a fait pleurer et le seul que j’ai réussi à voir plusieurs fois. C’est aussi les conditions dans lesquelles j’étais qui ont fait que j’ai été ému. Peut-être que si je le revois aujourd’hui, je ne ressentira­is pas les mêmes émotions mais il y a une dizaine d’années c’est un film qui m’a bouleversé. » humains, on a tous nos fragilités. Ces deux dernières années, il y a eu une succession d’instants incroyable­s et ça, je le dois à mon public. » « Savoir quand j’ai commencé à chanter a toujours créé des débats dans la famille. A mon sens, j’ai toujours aimé chanter mais je ne me suis jamais focalisé dessus jusqu’à l’âge de  ans. A cet âge-là, on m’a proposé de faire un casting à l’école pour un rôle dans le spectacle de fin d’année. On m’a dit : “comme tu sais bien chanter, tu auras le rôle principal”. L’idée m’a plu et je me suis dit qu’il fallait tenter d’aller dans ce sens. Donc j’ai chanté plus souvent, j’ai écrit des chansons puis je me suis produit sur scène, c’était très progressif. « Les artistes qui ont bercé mon enfance ? Dans mon concert, je rends hommage à deux artistes qui ont été très marquants pour moi : Michael Jackson et Patrick Bruel. »

Et l’Eurovision, c’est arrivé comment ? « A l’époque avec mon ami Nazim on avait quasiment terminé l’écriture des chansons du premier album. Et là il me dit : “J’ai un ami, Edoardo Grassi, qui va devenir le juge de la délégation Eurovision l’année prochaine, et il aime une de tes chansons”. Comme j’ai été élevé dans une idée où c’était prestigieu­x de participer à l’Eurovision, je l’ai appelé et je lui ai envoyé ma chanson. Dans les cinq minutes, il m’a rappelé pour me rencontrer. Et à partir de là, c’est allé très très vite. Je ne voulais pas que les gens pensent que j’étais un opportunis­te . Jai travaillé deux ans pour faire cet album, je n’ai pas fait une chanson pour l’Eurovision. C’était vraiment une chanson de mon album qui a finalement concouru pour l’Eurovision, c’est pour cela qu’elle est sortie avant le concours. Tous les soirs, je me rends compte de la chance que j’ai eue de représente­r la France car je la vois à mes concerts : la France du quotidien, des petites villes, des villages, de la Province et ça, c’est le peuple que j’aime et auquel je me sens attaché. Avoir eu la chance de le représente­r dans toute l’Europe, c’est un privilège. »

Sa plus grande fierté, le public « Ce dont je suis le plus fier, c’est de mon public. Et je souhaite que cette fierté aille en grandissan­t et que ça se consolide encore plus. Le public que j’ai la chance d’avoir aujourd’hui est celui dont j’ai toujours rêvé. Il est à l’image de ce que je me souhaitais d’avoir comme public. Mieux que ça même. » « Ce qu’il s’est passé dans la relation avec le public, la manière intense et rapide dans laquelle ça s’est fait, c’est un truc qui me semble tellement fou, tellement insensé. En même temps, je le savoure, parce que c’est vrai. »

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Une chanson préférée ?

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