Monaco-Matin

L’agent de nettoyage volait des formules de chèques…

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Son rêve était de dépenser sans compter pour se divertir dans les boîtes de nuit et clubs branchés, prendre ses repas dans les restaurant­s gastronomi­ques les plus chics. En clair : s’amuser, mener la belle vie sans s’occuper de la «douloureus­e»! Mais pareille aventure était risquée avec son seul salaire d’agent de nettoyage dans une société monégasque. Pour parvenir à ses fins, ce résident de Beausoleil de 19 ans avait dérobé, entre les mois d’avril et mai derniers, des formules de chèques chez deux clients de la société où il accompliss­ait les tâches convenues. Il a été condamné par le tribunal correction­nel à huit jours d’emprisonne­ment avec sursis et 600 euros d’amende.

Deux chèques de  et  euros

Il était bien inutile, pour les victimes, de prier saint Antoine pour retrouver les chèques « perdus ». Par chance, un premier plaignant, employé de la SMEG, s’aperçoit que des formulaire­s ont été arrachés en feuilletan­t le carnet qu’il détient en tant que trésorier d’une associatio­n et qu’il conserve dans son bureau. Il porte plainte. Quelques jours plus tard, la même déconvenue est racontée à la Sûreté publique par la secrétaire générale de la Société des Bains de Mer, au détriment de son propre compte. Rapidement, les enquêteurs découvrent le pot aux roses. Ils localisent les chèques de 1680 et 1950 euros par le prévenu sur son compte bancaire personnel, à l’époque où il travaillai­t pour l’entreprise de nettoyage. À l’audience, le prévenu, qui occupe actuelleme­nt un emploi de plongeur dans un restaurant, reconnaît les faits. Il avoue au président Jérôme FougerasLa­vergnolle,

sans vergogne, son intention de satisfaire à l’époque ses goûts festifs dispendieu­x.

« Particuliè­rement désagréabl­e… »

Le président ne manquera pas de souligner, in fine, l’absence de préjudice pour les victimes. «Car les titulaires concernés ont eu le réflexe de faire aussitôt opposition aux chèques détournés. » D’ailleurs, à l’audience, le trésorier, dans sa constituti­on de partie civile, n’a réclamé aucun dédommagem­ent. Il a fait cependant remarquer : «Le prévenu, par ses agissement­s, a failli porter un véritable préjudice à la société de nettoyage. La SMEG, en effet, avait envisagé dans un premier temps d’annuler la validité du contrat. » Pour sanctionne­r un tel comporteme­nt délictueux, le procureur Alexia Brianti requerra une peine de dix jours d’emprisonne­ment assortis du sursis. «Il est particuliè­rement désagréabl­e de commettre pareils vols dans le cadre de son travail, poursuivra la représenta­nte du parquet général. Plus grave encore, le prévenu a profité de la confiance qu’il bénéficie auprès des clients de la société monégasque afin de commettre des infraction­s. » Le tribunal réduira légèrement les réquisitio­ns du ministère public.

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