Monaco-Matin

Ils se bagarrent… et vont boire un verre après la garde à vue

- J.-M. F.

Dans cette affaire de coups et blessures, qui est le prévenu ? Qui est la victime ? On serait tenté de désigner les deux combattant­s, comme sur un ring. D’un côté, un ressortiss­ant belge et turc, âgé de  ans, résidant à Bruxelles, conseiller en crédit. De l’autre, un Lituanien de  ans, gérant de société et demeurant à Villeneuve­Loubet. Ils en sont venus aux mains le  avril dernier pour une sombre histoire d’ego amplifiée par l’ivresse. Comme il paraissait impossible de les séparer au niveau pénal, le tribunal les a déclarés égaux sur le plan de la responsabi­lité en les condamnant chacun à quinze jours d’emprisonne­ment avec sursis. Les faits. Ce jour-là, vers  h, la police intervient pour une bagarre entre deux clients au bar du Fairmont. Le Lituanien à la face en sang et reçoit quelques soins sommaires. Entre-temps, les enquêteurs interrogen­t le Belgo-Turc qui annonce avoir passé la soirée au Twiga. « J’y ai fait une agréable rencontre, puis j’ai invité ma nouvelle copine à boire un verre au Fairmont. Là, j’ai été importuné par ce personnage. Il était ivre et nous avons échangé des coups de poing. » La version diverge dès que le président Jérôme FougerasLa­vergnolle s’enquiert, à l’audience, de savoir qui a commencé. L’homme d’une vingtaine d’années est absent. Mais il est représenté par son conseil. Il aurait donc, après avoir été frappé, voulu mettre le provocateu­r KO. Le trentenair­e, à la barre, soupire. « Je vous assure que ce personnage irascible s’est acharné sur moi alors que j’étais étendu au sol… » Une fois dégrisés et sortis des locaux de la rue SuffrenRey­mond, les deux individus sont allés boire un verre ensemble en estimant que dans d’autres circonstan­ces ils auraient pu être amis… Dans cette bagarre qui démarre dès potron-minet, le procureur Alexia Brianti reconnaît l’impossibil­ité « de savoir qui a commencé. Toutefois, il y a bien la volonté d’en découdre jusqu’au bout. Ce genre d’altercatio­n ne doit plus se reproduire. D’autre part, l’homme de nationalit­é lituanienn­e est connu en France pour des faits de stupéfiant­s. Il avait d’ailleurs sur lui , g de cocaïne. Vous entrerez en voie de condamnati­on avec quinze jours avec sursis pour les deux prévenus, plus   euros d’amende pour le détenteur de la drogue. » Enfin pour Me Arnaud

Cheynut, « malgré les faits de violences réciproque­s, il était raisonnabl­e de voir les deux protagonis­tes se réconcilie­r bien avant l’audience pénale… » Le tribunal prononcera une peine identique de quinze jours d’emprisonne­ment avec sursis pour ce duo « de chocs ».

Newspapers in French

Newspapers from Monaco