Les six mois les plus secs jamais recensés
La tendance estivale se confirme. Ces six derniers mois constituent la période la plus sèche jamais enregistrée par Météo France, depuis le début des relevés à l’échelle des Alpes-Maritimes en 1959. « Les années les plus sèches étaient 1967, 1970 et 1979 », rembobine MarieFrance Delansorne, responsable du centre Météo France de Nice.
La région Paca à l’abri
Explication: « Les Alpes-Maritimes ont toujours été protégées des perturbations par des conditions anticycloniques sur le proche Atlantique », résume MarieFrance Delansorne. La Côte d’Azur n’est pas seule à vivre une période archisèche. C’est toute la région Paca qui, ces six derniers mois, a connu un « déficit de 44 % en termes de précipitations ».
En déficit chronique
L’été a déjà battu tous les records de sécheresse. En juin-juillet-août, le déficit hydrique s’établit à 95 %: 3,9 mm à Nice contre 64,2 mm en moyenne! Plus insolite encore, les zones montagneuses n’ont pas échappé au phénomène (ainsi à Sospel, 4,8 mm au lieu de 103,9). Du 6 mai au 8 septembre, pas une pluie digne de ce nom. Et sur les six derniers mois, les niveaux restent faméliques : 142 mm à Nice, 156 à Sospel. Conséquence ? « La sécheresse des sols superficiels est exceptionnelle, et la végétation en stress hydrique, atteste Marie-France Delansorne. En cas de fortes pluies, il va y avoir des ruissellements importants. En même temps, nous continuons à surveiller les feux de forêt ! »
Coups de chaud
Sécheresse et fortes chaleurs ne vont pas forcément de pair. Mais en 2017, si. « La différence avec 1967, 1970 ou 1979, c’est que les températures ont été au-dessus des normales saisonnières d’avril à août. Voilà pourquoi on dit que c’est la sécheresse la plus importante depuis soixante ans », précise Marie-France Delansorne. Le constat ne s’est pas vérifié en septembre, « plutôt très frais ». Octobre nous a ramenés à la normale : 20,7°C à Nice ce mardi, soit un petit + 0,2 %. Pas de record donc, malgré le sentiment général de vivre un automne privilégié. « C’est plutôt un ressenti, dû à l’absence de vent et à l’abondance de soleil », selon Marie-France Delansorne. Dans les vallées en revanche, le coup de chaud est bien réel: on y dépasse les normales saisonnières de 3 à 5°C. Mardi, il faisait ainsi 27°C à Lantosque, 26,5°C à Puget-Théniers ou encore 23,3°C à Tende.
Régime sec en vue
A ce stade, Météo France ne prévoit aucune pluie notable pour les neuf prochains jours. Hormis « une petite incertitude pour vendredi, avec un risque faible de pluie. » Somme toute, ce régime sec conforte les projections des experts du GIEC pour notre région : « Moins de précipitations, des températures en hausse et des épisodes extrêmes plus intenses. La canicule de 2003 pourrait, ainsi, devenir quelque chose de normal à la fin du siècle. » Reste que d’une année à l’autre, tout reste possible, du coup de chaud au grand frais.