Monaco-Matin

Procès Merah : défense acharnée de la mère d’Abdelkader

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La mère de la fratrie Merah, Zoulikha Aziri, s’est livrée hier à une défense acharnée mais souvent invraisemb­lable, de son fils Abdelkader, jugé aux assises de Paris. Pour cela, elle n’a pas hésité à charger Mohamed Merah, l’auteur des tueries de mars 2012, tué par la police. « Abdelkader n’a rien à voir dans l’histoire qui s’est passée. Ce qu’a fait Mohamed, c’est très grave mais il est mort », a d’emblée déclaré Zoulikha Aziri, vêtue d’une djellaba beige et d’un foulard moutarde, donnant le ton à ses 3 h 30 de témoignage.

« Gentil à la maison »

« Abdelkader, il était normal, ne posait pas de problème », a insisté la mère, présentant Mohamed comme «unfou» pour expliquer ses actes. « Depuis tout petit, il a eu des problèmes. Il me disait : “J’ai un homme qui me parle dans la tête” », a-t-elle raconté. Une proche de la famille Merah a raconté mardi que Zoulikha Aziri lui avait dit après les attentats être fière de son fils pour « avoir mis la France à genoux ». Abdelkader Merah est accusé de complicité dans les crimes de son frère Mohamed qui a assassiné sept personnes, dont trois enfants, en mars 2012 à Toulouse et Montauban. En complète contradict­ion avec le dossier et les témoignage­s entendus, Zoulikha Aziri, a dépeint dans une salle sous tension, l’image idyllique d’un accusé, « gentil à la maison » pratiquant « un islam normal » quand des proches ont décrit sa violence et son prosélytis­me salafiste. « C’est moi qui ai appris la religion, la prière à mon fils », « c’est moi qui l’ai envoyé en vacances et suivre des cours en Égypte », a-t-elle notamment affirmé. Quant à Olivier Corel, « l’émir blanc », référent d’Abdelkader et fondateur de la communauté d’Artigat dont sont issus de nombreux djihadiste­s, elle dit de lui que « c’est un éleveur de moutons ». « C’est Mohamed qui était dans l’extrême de la religion », dit-elle.

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