La CCI vent debout contre le projet de loi rabotant ses finances
’accord pour faire preuve de solidarité, mais qu’on ne tape pas toujours dans les mêmes caisses. » Cette fois, ça ne marche plus. JeanPierre Savarino, le président de la CCI Nice Côte d’Azur, est ouvertement hostile à l’arbitrage fiscal que projette le gouvernement. Il mobilise patrons et fédérations et ils sont unanimes à le soutenir.
L’achoppement ?
Le projet de loi de finances prévoit une baisse de 150 M€ de la ressource fiscale affectée aux chambres de commerce et d’industrie. Ce qui représente une perte de ressources de 17 %. « C’est un choc pour toutes les CCI qui partageaient les priorités économiques affichées par l’exécutif, a immédiatement réagi Pierre Goguet, le président de CCI France. « Une mesure incohérente de la part d’un gouvernement qui nous avait dit compter sur nous pour développer l’apprentissage et la formation, appuyer les entreprises dans leur digitalisation, les accompagner à l’export, revitaliser le commerce de centre-ville, et plus généralement simplifier la vie des entrepreneurs, renchérit le président de la CCI Nice Côte d’Azur. Dans tous ces domaines, on fait preuve d’engagement et d’efficacité. Nos actions contribuent au redressement de la France. » À la CCI Nice Côte d’Azur, les 17 % de baisse représentent un manque à gagner de 3 M€ .« Autant que les TPE/PME ne verront pas en accompagnement. Ici, le produit de la taxe des entreprises est dédié à 100 % au service aux entreprises. »
La baisse de trop ?
Ce qui fait mal avec le coup de rabot de 2018, c’est aussi qu’il survient après une baisse des ressources fiscales des CCI de 35 % ces trois dernières années. Et qu’il survient sans délai de prévenance. Et le président de la CCI Nice Côte d’Azur de demander l’abandon de cet arbitrage fiscal. À défaut, son étalement sur cinq ans pour ne pas pénaliser les entreprises. Une voix qu’il fait entendre en multipliant les rencontres avec les collectivités et politiques de tout bord, en mobilisant les patrons et fédérations autour de lui et en expliquant à grand renfort de synthèses le réel poids économique des CCI.