Monaco-Matin

Pourquoi ça coince ?

Réussite en berne, tactique défaillant­e, cadres en méforme et recrues en retrait : voici les raisons de la mauvaise passe du Gym qui a enchaîné contre Strasbourg une quatrième défaite de suite

- VINCENT MENICHINI

Cherche tactique désespérém­ent

4-4-2, 3-5-1-1, 3-5-2, 4-3-3 et 4-2-3-1 : en ce début de saison, le Gym joue avec les chiffres et Lucien Favre avec les tactiques. Or, pour le moment, le technicien suisse n’a toujours pas trouvé la formule idoine, considéran­t qu’il n’a pas les joueurs pour évoluer dans un seul et unique schéma. Une problémati­que qui ne l’amuse pas. Contre Strasbourg, le milieu niçois s’est disposé avec une pointe basse (Mendy) et deux relayeurs (Koziello et Lees-Melou). En première période, ce fut d’une inconsista­nce sans nom, ce qui a incité le staff à inverser le triangle et, donc, évoluer avec un meneur de jeu. On a vu du mieux après l’entrée de Wesley Sneijder qui a apporté de la technique et du liant. A vrai dire, cela aurait été compliqué de faire pire que Bassem Srarfi dont la jeunesse n’excuse pas tout. Agé de 20 ans, le Tunisien a prouvé, cet été contre l’Ajax Amsterdam, qu’il pouvait élever son niveau de jeu. Mis de côté depuis des semaines, Srarfi n’a pas saisi sa chance contre le promu alsacien. A Paris, vendredi soir, Lucien Favre pourrait être tenté de bétonner et de bâtir son équipe autour d’une défense à trois. C’est dessiné ainsi qu’en décembre dernier le Gym avait joué au Parc des Princes, d’où il avait ramené un point (2-2) après avoir mené 2-0 en première période. A l’époque, il y avait Seri, Cyprien, Belhanda, Dalbert ou encore Ricardo dans le onze.

Des garçons dans le dur

Ce qui est valable pour Srarfi l’est aussi pour d’autres. Si Nice a perdu ses quatre derniers matchs et qu’il n’est plus qu’à un point du 18e, c’est également en raison des trous d’air de la plupart de ses cadres, à l’exception de Mario Balotelli. Blessé à la cuisse et absent jusqu’au déplacemen­t à Caen (19 novembre),

Jean-Michaël Seri a le contrecoup de sa préparatio­n estivale tronquée et son transfert avorté au FC Barcelone. « Je l’avais prédit » ,a glissé Favre, après la défaite contre Strasbourg. Lorsque l’Ivoirien manque à l’appel, cela a des effets dévastateu­rs chez bon nombre de ses coéquipier­s. Cela rejaillit sur l’animation offensive : le Gym devient plus poussif, plus banal. Nampalys Mendy et Vincent Koziello ne sont jamais parvenus à créer l’étincelle dans l’entrejeu. La paire Marlon-Dante n’a

pas convaincu. Auteur d’un début de saison canon compte tenu de sa longue absence sur blessure (six mois), Alassane Plea court après la réussite depuis son penalty raté contre l’Olympique de Marseille, un match qui a sans doute marqué un tournant dans la saison niçoise. Allan Saint-Maximin, lui, doit faire mieux dans le dernier geste pour franchir un cap.

Des recrues... en réserve !

Habitués des recrutemen­ts habiles, les dirigeants niçois

se seraient-ils trompés de cible cet été ? C’est du moins ce que peuvent laisser croire certains choix de Lucien Favre qui tient à l’écart Adrien Tameze, JeanVictor Makengo et Racine Coly, trois garçons arrivés cet été pour environ 10 millions d’euros et qui évoluent... en réserve. Le Suisse les considère comme « pas prêts », ce qui était également valable pour Olivier Boscagli qui enchaîne les bonnes performanc­es depuis son exil à Nîmes. Arrivé de Dijon, Pierre LeesMelou a le mérite de ne pas se cacher, mais on est aussi en droit d’en attendre plus. Un constat également valable pour Wesley Sneijder, Christophe Jallet, Allan Saint-Maximin et Marlon qui souffrent de la comparaiso­n avec leurs prédécesse­urs. « Mais c’était une saison historique, souffle-t-on en interne. Un premier bilan sera effectué à la trêve, pas avant. La situation est contrarian­te, mais il n’y a pas le feu au lac, non plus. Hormis la première période contre Strasbourg, ce n’est pas le néant dans le contenu de nos matchs. Les attentes sont encore trop grandes pour un club comme Nice, pas programmé pour jouer le top 3 chaque saison. Mais ça ne veut pas dire qu’il faut se contenter de ça. On doit faire mieux. »

La réussite n’est plus

Le manque de réussite n’explique pas tout, bien évidemment, mais il est à prendre en compte. « La saison dernière, les matchs ne se jouaient à rien, aussi » , répète Lucien Favre qui a toujours dit que son équipe n’avait pas une grande marge de manoeuvre. Contre Strasbourg, le tournant se situe à la 60e minute avec cette parade miracle de Kamara face à Plea. Des gardiens en feu, le Gym en croise chaque week-end cet automne : ce fut en effet le cas avec Steve Mandanda (Marseille) et Benjamin Lecomte (Montpellie­r). Et comme si ça ne suffisait pas, Nice a dû faire sans ses deux meilleurs éléments (Balotelli, Seri) ce week-end. Quand ça ne veut pas...

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(Photo Sébastien Botella) Dante et l’OGC Nice sont tombés de haut contre Strasbourg..

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