Monaco-Matin

Belisle, divine idylle

- CHRISTOPHE­R ROUX

Le défenseur québécois, porté sur l’attaque, rayonne dans le collectif azuréen depuis son arrivée de Floride à l’intersaiso­n. Son talent en fait l’actuel meilleur pointeur des Aigles en Magnus (9 pts). Appelez-le Cupidon. Louis Belisle n’a eu besoin que de deux petits mois pour raviver la flamme entre Nice et le Canada. Après les échecs Bergin, Touchette, Janneteau, Courcelles, Aquin et Quinn, pas au niveau ou incapables de s’inscrire dans la durée, le duo Sutor-Margerit a longtemps cru en une malédictio­n. C’était sans compter sur l’idylle naissante avec le Québécois. Un garçon de 26 ans qui arrivait pourtant avec une certaine pression sur les épaules. Nice comptait sur le natif de L’Ancienne-Lorette où il a enfilé ses premiers patins à 3 ans avec son père - pour renouer avec les défenseurs offensifs et polyvalent­s. Un profil disparu avec le départ de Brejka en 2015. L’autre mission qui lui incombait tenait dans sa faculté à scorer de la ligne bleue. Secteur où Nice s’est affaibli une fois Varga poussé vers la sortie en janvier dernier.

Déclic universita­ire

Pour l’heure, le gaucher répond aux attentes. 14 matchs après son arrivée en France, précédée d’un statut de meilleur défenseur de SPHL (4e division américaine) avec 51 pts en 56 matchs, il compile déjà 9 pts avec un statut de meilleur pointeur des Aigles. Belisle n’est déjà qu’à cinq unités du total enregistré par Spelda, défenseur niçois le plus prolifique en 44 sorties de saison régulière l’an dernier (14 pts). Pour comprendre le rythme effréné du Canadien, il convient de faire un bond dans le passé et plonger dans ses années universita­ires. A Middlebury, dans le Vermont, où sa carrière bascule. Pour sa première expérience à l’étranger, Louis croise Bill Beaney, créateur d’un déclic. Le coach américain est une sommité et fixe le Québécois, alors polyvalent, au poste de défenseur en 2012. Une révélation. Un an plus tard, son poulain est nommé dans l’équipe type du championna­t universita­ire de NCAA III. « Le coach m’a dit : ‘‘Tu as un bel instinct offensif mais je veux qu’il parte de derrière. Je veux que tu supportes l’attaque sans la mener. Ton but c’est plutôt de créer, ça va donner un gros plus à l’équipe.’’ C’est là que j’ai commencé à croire en mes moyens, se souvient Belisle, rentré du Vermont bacs de psychologi­e et de littératur­e française en poche. Aujourd’hui, je me sens bien à Nice. J’ai beaucoup à prouver. Il faut que je me fasse un nom ».

Un hockey moins agressif

Avant de peut-être filer en Suède, Finlande ou Allemagne, pays dont les championna­ts l’attirent, Belisle a trouvé en France l’environnem­ent adéquat pour s’exprimer. Malgré ses stats en SPHL, trois prêts successifs et 20 matchs d’ECHL (3e division aux USA derrière l’AHL et la NHL) ne lui permettent pas d’avoir sa chance au top niveau. Boudé par des écuries qui jugent son physique (1,75 m, 80 kg) trop chétif, le n°11 azuréen explose finalement en Magnus où son sens créatif est une valeur prisée. « Les Etats-Unis, c’est plutôt le physique qui prime. J’ai pensé qu’il avait ses chances en Europe, expose JeanMarie Quintard, l’un de ses conseiller­s à l’origine de sa venue sur la Côte après l’avoir proposé à Pascal Margerit, adjoint de Sutor. C’est un gagneur, il patine vite et veut réussir à tout prix. » Ce parcours chaotique l’a fait « grandir ». Le Canadien y puise sa force. Désormais, pour mettre en exergue sa vision du jeu, Belisle s’appuie aussi sur sa complément­arité avec le rugueux Scolari. « C’est quelqu’un de marrant mais aussi de discret et peu bavard », avance l’ancien Grenoblois, au sujet de son binôme. Le duo, en forme, essayera de vaincre Gap ce soir en Coupe de France. « Un défi excitant » pour Belisle. Face aux Rapaces, Nice reste sur six revers depuis 2016 et l’accession en Magnus. Le match Cette affiche de Coupe ne pèse pas lourd pour le NHE. La priorité reste la Magnus et la course aux play-offs. Stan Sutor a, à peine, prétendu le contraire samedi dernier. « La Coupe sera la priorité du club un jour », a lancé le coach niçois dans une phrase riche de sous-entendus. Car Nice jouera sa chance mais se passerait bien d’une épopée coûteuse en énergie. Une vision que pourrait partager Gap. Où l’Europe a usé les organismes. Les Rapaces ont perdu leur place de leader de Magnus, corrigés par Rouen (7-0) et Bordeaux (2-7). Et viennent de décrocher deux succès à l’arraché, après prolongati­on, à Amiens (3-4) et devant Epinal (2-1).

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(Photos C.R et F.F) Belisle veut s’imposer en Europe.
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