Monaco-Matin

Mario Balotelli : « Ici, on compte sur moi ! »

EXCLUSIF Mario Balotelli, 27 ans, a choisi Nice-Matin pour livrer ses premiers mots dans la presse écrite française. Nice, ses ambitions, sa personnali­té, la Squadra Azzura...L’Italien a tout évoqué

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Il aura fallu être patient pour obtenir un entretien avec Mario Balotelli. Le garçon est méfiant vis-à-vis des médias. Mais comme il le dit lui-même, « il était important que je m’exprime pour que les supporters connaissen­t ma vraie personnali­té, l’homme que je suis ». Et ça valait franchemen­t le coup d’attendre un an. La recrue phare de l’été  niçois était annoncée ingérable et fermée sur sa personne, un attaquant surcoté qui se la raconte. Nice-Matin a rencontré un homme disponible et ouvert pendant plus d’une heure. Un défenseur des valeurs humaines qui se raconte, sans fard mais avec un sourire qui illumine son visage. Un papa poule heureux de l’arrivée d’un petit Lion auprès de sa fille Pia, et conscient du rôle de “grand frère” que lui confère le vestiaire. Super Mario est un homme apaisé, reconnaiss­ant de la cote qu’il suscite auprès du staff et des supporters niçois, motivé à l’idée de retrouver un top club et la Squadra Azzurra. Mario vous invite tout simplement à (re)découvrir un chic type avant le choc à Paris. Avant de parler de football, il y a le niveau humain. Le président, l’entraîneur, sont de belles personnes. C’est surtout pour ça que j’ai fait ce choix, j’avais besoin de me sentir désiré sur ce plan-là avant tout. C’était le bon choix au niveau humain, confort de vie et sur le plan footballis­tique aussi. Car même si cette période n’est pas la meilleure, je pense que Nice a les qualités pour être une bonne équipe.

La première rencontre avec le président a été décisive ? En parlant avec lui, en le regardant dans les yeux, j’ai senti une personne qui me voulait vraiment. Ça m’a fait plaisir. Et

quand je suis arrivé ici, j’ai vu la ville. Je vivais une situation difficile à Liverpool, dans une ville qui ne me plaisait pas. J’avais besoin de changement après deux saisons ratées entre Liverpool et l’AC Milan. Et venir à l’OGC Nice, qui, avec tout le respect que je lui porte, n’est pas le Real Madrid, était un risque si je me loupais encore une fois. Mais ici, j’ai trouvé le bon environnem­ent pour réussir.

Vous connaissie­z Lucien Favre ? Non, parce que je ne regarde pas le football allemand. Nous avons parlé de football, de sa conception, des mouvements qu’il désire voir de la part des attaquants. Son discours m’a plu, j’étais d’accord avec lui. On a parlé de la façon de jouer du club, avec de la possession de balle et beaucoup d’opportunit­és pour les attaquants de marquer. Pour moi, c’était parfait.

Que connaissie­z-vous de l’OGC Nice ? La saison de Ben Arfa peut-être ? Non. Malheureus­ement, je ne connaissai­s Nice que pour les attentats. J’étais allé - fois en vacances à Monaco, à SaintTrope­z aussi il y a six ans. Mais jamais à Nice. Et Ben Arfa, je l’ai connu quand il jouait à Newcastle lorsque j’étais en Angleterre. Mais je ne savais pas qu’il avait joué ici, on me l’a dit après.

Les entraîneur­s adjoints, Adrian Ursea et Frédéric Gioria, sont également précieux pour vous dans la relation quotidienn­e ? Très. Je suis vraiment proche d’eux parce qu’ils sont disponible­s, pas seulement pour moi mais pour tout le monde. Ce sont deux adjoints qui pourraient déjà être des entraîneur­s principaux par leurs compétence­s footballis­tiques. On partage les mêmes idées, on peut échanger sur le football comme sur d’autres sujets. Ce sont deux personnes importante­s pour moi.

C’est important pour vous de pouvoir échanger également sur l’extra-sportif avec des personnes comme eux ? Très important. Il y a l’homme avant le footballeu­r, comme dans tout sport, ou tout autre domaine profession­nel d’ailleurs. C’est toujours important que les gens qui vous entourent dans le milieu profession­nel soient surtout de belles personnes sur le plan humain et c’est le cas à Nice.

J’avais besoin de me sentir désiré sur le plan humain”

Vous avez eu le sentiment de ne plus être constammen­t jugé ici ? Etre jugé par les personnes avec qui tu travailles, c’est normal. C’est le jugement des autres qui ne vaut rien dans le football.

Le nouveau centre est aussi un élement important pour un joueur ? Un camp d’entraîneme­nt comme celui-ci équivaut à celui d’un grand club. Je ne dirais pas que ça te donne davantage envie de travailler, mais c’est plus confortabl­e que dans le centre précédent. Il y a tout ici : tu peux manger, dormir, te reposer, emmener tes enfants... C’est parfait. Selon moi, c’est une très bonne chose que le club ait axé son projet là-dessus aussi.

Balotelli a signé dans un « petit club » selon le monde du football. C’est encore le cas selon vous ? C’est mieux qu’ils le pensent, comme ça ils te laissent tranquille (il sourit).

Avez-vous été surpris par la qualité de certains de vos coéquipier­s ? Oui, surtout l’an passé quand je suis arrivé et que je ne connaissai­s personne. Cyprien, je l’ai toujours dit, est très fort pour moi, comme Seri. Alassane est un très bon joueur aussi. J’ai été surpris dès les premiers entraîneme­nts.

Une belle rencontre, c’est aussi celle avec Yoan Cardinale ? Je rigole beaucoup avec lui. C’est un bon mec.

Vous parlez en français avec lui ? J’essaye (il sourit) .Jen’aipas beaucoup de vocabulair­e, mais j’arrive à me faire comprendre.

Avec Plea, vous semblez former une paire complément­aire. Jouer à deux devant vous plaît ? Ce qu’il me plaît, c’est de jouer. Ce que j’aime avec Alassane, c’est qu’il est l’inverse de moi et on se complète bien. Moi, j’aime recevoir la balle dans les pieds, lui aime prendre l’espace. La saison dernière, on n’a pas toujours réalisé de belles choses ensemble mais on s’est toujours bien trouvé sur le terrain. Ça me fait plaisir quand je joue à côté de lui. Personnell­ement, vous vous sentez plus fort que la saison dernière ? Oui.

Parce que vous avez fait une préparatio­n physique notamment ? Ça faisait quatre ans que je n’en avais pas faite. Je me sens bien mieux sur le plan physique, mais mentalemen­t aussi. Je cherche à me concentrer uniquement sur le football, suivre une vie saine et calme, travailler plus sur le terrain et à l’entraîneme­nt... Et petit à petit, les résultats suivent.

Vous pensez battre votre record de buts en championna­t ? ( l’an dernier) Je n’y pense pas. Je me concentre sur chaque entraîneme­nt, chaque rencontre et puis on verra. Mais c’est vrai que ce serait bien si j’arrivais à le battre.

Il y a un travail vidéo mis en place avec le staff ? Oui je demande à Adri (Ursea) ou à Fred (Gioria) et ils me préparent la vidéo que je désire sur un gardien ou un défenseur. Je le faisais peu avant, seulement quand j’affrontais un joueur vraiment très fort. Maintenant je prends l’habitude de le faire plus souvent car si tu ne connais pas un défenseur qui, lui, te connaît, il a un avantage sur toi.

A Nice, le cadre de vie est aussi important pour vous. Le soleil, la mer... Ça me plaît beaucoup. Le soir, quand il y a moins de monde, je vais parfois me faire une balade sur la Promenade. Je m’y sens bien. Le quartier où j’habite aussi est tranquille.

Vous pouvez vous balader tranquille­ment ? Je ne sors pas souvent en fait. Mais si je veux aller manger dehors, je vais plutôt sur Monaco. Je connais plus de monde là-bas, et d’où j’habite, c’est pratiqueme­nt plus près que Nice. Vous connaissez le château, le Vieux-Nice ? Le château, non. Mais j’aimerais y aller si c’est ouvert de nuit, parce que le jour, je ne peux pas ! (Il sourit) Le Vieux-Nice, j’y suis allé une fois. En bicyclette-taxi ! (Il rit)

Combien de temps vous voyezvous rester à Nice ? (Sourires) Joker.

Je me sens plus fort que la saison dernière”

A Nice, les supporters se rapprochen­t-ils de ceux que vous avez connus à Milan ou à l’Inter ? Absolument pas. Dans mes clubs précédents, une situation sportive comme la nôtre ne se serait jamais aussi bien passée. Là, contre Strasbourg, alors qu’on a très mal joué et perdu un match qu’on ne doit jamais perdre, les supporters étaient toujours derrière nous, chantaient, applaudiss­aient. Avoir un virage comme ça, c’est magnifique.

Les Ultras de la Populaire Sud vous acclament à chaque match… Oui, ça me touche. Pourtant, quand j’ai signé à Nice, j’ai appris qu’ils étaient amis avec les Ultras de l’Inter Milan. Dans ma tête, je me suis dit : « Je vais encore me faire siffler. » (Rires). Au final, on a créé une très belle relation. Quand je jouais en équipe

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Mario, signer à l’OGC Nice se confirme comme un bon choix ? Comment s’est déroulée votre première rencontre avec le coach, dans un restaurant de SaintJeann­et ?
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