Pourquoi les fontaines d’eau gazeuse sont boudées ?
Bien que démarché par des sociétés proposant des fontaines publiques d’eau plate comme gazeuse, froide ou tempérée, pourquoi le gouvernement n’a pas donné suite ? « On n’a pas jugé ça pertinent aujourd’hui », précise Gilles Cellario, adjoint au Directeur de l’aménagement urbain. L’implantation de tels distributeurs nouvelle génération connaît pourtant un certain succès sur la « Coulée verte » de Nice ou encore à San Francisco qui, depuis bientôt dix ans, met à disposition gratuitement des fontaines d’eau plate ou gazeuse. Une initiative portée par les écologistes et venue compléter un vaste programme de prévention de la pollution. Une solution pourtant pas si « green ». La preuve en points.
Des fontaines d’eau pas si écolos
Installer une fontaine d’eau à température variée ou gazeuse est bien plus énergivore qu’une fontaine classique. Elle nécessite ainsi des raccordements électriques, une manutention particulière, et une alimentation en gaz. Car l’eau gazeuse ne peut être produite que par introduction de carbone dans l’eau plate. Et donc par usage de bonbonnes fixes ou cartouches autonomes de gaz.
Un territoire exigu pour de telles installations
« Le souci à Monaco, c’est que c’est une petite ville, dense et avec ses contraintes. Et ces fontaines sont énormes ! », rappelle Gilles Cellario. Le plus souvent, ces fontaines forment en effet de gros coffrages que peu d’endroits en Principauté se prêtent à accueillir.
Des fontaines pas très esthétiques
« J’ai été invité sur le port de Beaulieu pour découvrir un point d’eau. J’ai trouvé que le côté esthétique de ce distributeur, qui peut accueillir de la publicité, n’était pas réussi. C’est du métal peint assez froid », juge Manuel Nardi, directeur de la Société Monégasque des Eaux. À Nice (voir photo), la borne installée par la Métropole NCA revêt ainsi un aspect boisé pour ne pas trancher avec le décor de la « Coulée verte ».
Monaco a déjà ce qu’il faut
Monaco possède déjà fontaines d’eau potable sur son espace public. On y retrouve les bornes-fontaine Bayard et leurs bonnes vieilles manivelles, des sculptures, des « abreuvoirs pour chiens » comme celui de la Malizia ou encore des robinets-poussoirs plus modernes appréciés des joggeurs. Certes méconnues pour la plupart mais une meilleure signalétique est en gestation (lire ci-dessus).
Vraiment indispensable ?
L’eau potable, contrôlée en permanence, est de « bonne qualité » rappelle Manuel Nardi. Et les spots de rafraîchissement nombreux. L’eau pétillante ne serait donc qu’une option supplémentaire. Une fantaisie coûteuse.