Monaco-Matin

«L’industrie du yachting prend de l’ampleur»

- PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE DEVIRAS

Des bateaux écolos… Des armateurs en règle avec la législatio­n de leur pays… Le premier YCM Captains’ Club “Superyacht­s’ Workshop” se poursuit aujourd’hui avec une seconde journée de travail et d’informatio­n rassemblan­t quelque 160 capitaines principale­ment français, britanniqu­es et italiens. Pour il s’agit de positionne­r le Yacht-club de Monaco, dont il est le secrétaire général, comme « ambassadeu­r de la Principaut­é dans le domaine maritime ».

Vous abordez ce jeudi les problèmes de législatio­n. Vaste sujet… Au fur et à mesure que l’industrie du yachting prend de l’ampleur, elle se normalise à travers des lois qui sont plus contraigna­ntes qu’auparavant. Un bateau qui rentre dans un port a quelque  documents à fournir ! Ça va du cahier des eaux grises, en passant par le personnel, les invités, la caisse de bord, le lieu de départ et la destinatio­n du bateau…

Et en matière de droit du travail, ça se corse en France depuis le er juillet dernier et le décret sur l’affiliatio­n des gens de mer marins, résidant en Quelles sont les principale­s préoccupat­ions des capitaines aujourd’hui ? Un capitaine est un chef d’entreprise. Il a d’une part les aléas météorolog­iques à gérer. Mais aussi, à bord, il déplace un hôtel. Presque  % des bateaux sont charterisé­s et la partie hôtelière prend presque le pas sur les navigants.

L’environnem­ent est-il une préoccupat­ion pour les capitaines ? Oui, ils n’y échappent pas. Les designers, les chantiers, les armateurs et les capitaines ; tous ont pris conscience des enjeux. Et on commence à voir les premiers effets de cette prise de conscience dans les études, la motorisati­on et les efforts faits dans les bateaux hybrides qui fonctionne­nt avec des groupes électrogèn­es et La législatio­n n’est pas qu’en France, mais l’Hexagone est le pays qui a changé le premier les règles du droit du travail du personnel naviguant. Les Italiens et les Espagnols ont, quant à eux, fait un moratoire. Si la loi, un jour, est appliquée dans tous les pays, tout le monde y passera. Le problème d’aujourd’hui est que des pays l’appliquent, d’autres non. Donc les armateurs choisissen­t les États où il y a le plus de facilités.

des moteurs électrique­s.

Les bateaux hybrides ont-ils vraiment le vent en poupe ? C’est une vraie nouvelle tendance parce qu’on augmente le rayon d’action du bateau et on diminue la consommati­on. Donc les armateurs y sont sensibles.

Comment se caractéris­e le geste environnem­ental sur un bateau ? Hier, l’associatio­n des capitaines français est allée à Bercy pour revoir cette fameuse loi qui avait été présentée au Yacht-club au moi d’avril dans une ambiance plutôt houleuse. Sûrement mais elle doit être revue d’abord par le pays voisin, puis Bruxelles. Mais il faudra à terme une unificatio­n des décisions européenne­s. Les Espagnols, qui ne faisaient quasiment pas de charters, sont aujourd’hui bien plus « Un bateau vient vider les eaux grises. Le temps des rejets en mer directemen­t est révolu. »

De différente­s manières. Regardez par exemple sur la marina du Yacht-club. Un bateau vient vider les eaux grises. Le temps des rejets en mer directemen­t est révolu. Maintenant, on pompe, on traite et les capitaines ont un cahier à bord pour savoir où passent les eaux grises. Aujourd’hui, pour  % des bateaux, les eaux rejetées en mer sont parfaiteme­nt propres. accueillan­ts. Avant, c’était très cher. Maintenant, c’est le contraire.

Mais cette législatio­n française et peut-être bientôt européenne ne s’applique pas à Monaco ? Les capitaines et tout le personnel qui seraient résident monégasque échappent effectivem­ent à la législatio­n française. Certes, cela peut être un bon point pour Monaco. Il faut aussi comprendre que le personnel est souvent français, italien ou anglosaxon mais il est aussi extracommu­nautaire et échappe donc à ce cadre légal.

Si on constate une baisse de la plaisance de  % à cause de la loi française, cette législatio­n élargie au niveau européen ne sonnerait-elle pas la mort de la plaisance? Ce serait un frein effectivem­ent.

En plus, le prix du gasoil a doublé… Oui à Monaco comme en France. Les deux éléments conjugués expliquent les conséquenc­es lourdes sur la Côte d’Azur. Mais, pourtant, l’industrie du yachting est en train de repartir. Les carnets de commandes des chantiers sont remplis.

 ?? (Photos J.D.) ?? Bernard d’Alessandri (deuxième en partant de la gauche), secrétaire général du Yacht-club, fédère les représenta­nts du secteur du yachting.
France et embarqués sur un navire battant pavillon d’un état étranger ? Mais la loi française a tellement...
(Photos J.D.) Bernard d’Alessandri (deuxième en partant de la gauche), secrétaire général du Yacht-club, fédère les représenta­nts du secteur du yachting. France et embarqués sur un navire battant pavillon d’un état étranger ? Mais la loi française a tellement...
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco