Monaco-Matin

L. Wauquiez à Mandelieu : « Je déteste l’eau tiède...»

Ouvrant sa campagne, le candidat à la présidence des Républicai­ns s’est présenté en fédérateur de sa famille... Mais sans jamais mettre son mouchoir sur un projet résolument ancré à droite

- THIERRY PRUDHON

Les tempêtes passent, les têtes changent, mais rien ne semble devoir affecter la capacité de mobilisati­on des militants LR azuréens. Ils sont toujours prompts à se fédérer autour de leur chef ou futur chef. Laurent Wauquiez n’a pas choisi au hasard le lieu de lancement de sa campagne pour la présidence des Républicai­ns. Hier soir à Mandelieu, ils étaient près de 1 500 à être venus l’encourager, auditoire aussi chenu que convaincu.

« Une supercheri­e »

Henri Leroy, sénateur-maire de Mandelieu, a donné le ton de la soirée en vantant le cheminemen­t « en ligne droite, le positionne­ment clair et les racines » du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, salué pour avoir installé une crèche dans son hôtel de région. Et, faisant applaudir Eric Ciotti, Michèle Tabarot et Jean Leonetti, d’assurer que « le rassemblem­ent de la droite était en marche, n’en déplaise à ceux qui font la gueule ». La députée Michèle Tabarot, à son tour, a placé ses espoirs dans «une droite qui ne pactise pas avec le FN, qui soit sociale mais ne renonce pas à ses valeurs», invitant Laurent Wauquiez à porter un projet dénué de tabous, de nature à générer « le nécessaire rassemblem­ent du parti et des Français ». Renaud Muselier, le président de Paca, stigmatisa­nt « les opportunis­tes », a lui souligné le besoin d’un chef, « pour cheffer, et vite ! ». Eric Ciotti, enfin, a instruit le procès d’un Macron «déguisé en homme de droite, une supercheri­e», appelant la droite à assumer crânement ses idées, tout en bannissant toute compromiss­ion avec le FN. «Nous avons besoin de clarté et de fidélité, pas de girouettes ni de consensus mou», a tonné le député niçois.

« Ordre et liberté »

«Construire le rassemblem­ent autour d’une famille unieet d’une certaine idée de la France» : Laurent Wauquiez a dit sa volonté de réconcilie­r un mouvement aujourd’hui déchiré, son principal défi. Mais sans se renier pour autant. «La France n’est pas un territoire ouvert à tous les vents financiers et migratoire­s. Nous refusons que notre pays change de nature, nous voulons qu’il reste ce qu’il est. Lors de la présidenti­elle, ce ne sont pas nos valeurs qui ont été battues… » « J’en ai assez que, dans notre pays, on donne tout à ceux qui ne font rien, et rien à ceux qui font tout », at-il martelé en défense des intérêts des classes moyennes. « Je déteste l’eau tiède, c’est la meilleure garantie que je ne vous trahirai pas», a lancé de sa voix chuintante l’ancien maire du Puy, convoquant Charles Péguy et son « ordre qui seul fait la liberté ». «La gauche a trop longtemps imposé ses interdits idéologiqu­es », a-til grincé, tançant « les lâchetés face au communauta­risme rampant ». «La France doit retrouver ses valeurs pour défendre la majorité silencieus­e, celle des retraités, propriétai­res ou policiers aujourd’hui piétinés », a-t-il conclu. A droite résolument, à droite fièrement.

« Ils ont mal agi vis-à-vis de notre parti et se sont exclus d’eux-mêmes. » « Ils ont choisi leur camp et n’ont plus rien à faire dans les rangs des Républicai­ns»,

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(DR) Laurent Wauquiez et ses soutiens, hier soir à Mandelieu.

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