Monaco-Matin

Faux monnayeurs à Marseille : 8 ans ferme pour le cerveau

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Un informatic­ien de 44 ans, reconnu coupable d’avoir organisé un réseau de faux-monnayeurs, découvert après la saisie de 892 000 € de fausses coupures en 2014, a été condamné, hier, à huit ans de prison ferme par le tribunal correction­nel de Marseille. Le tribunal a ordonné par ailleurs le maintien en détention de l’informatic­ien, déjà écroué pour des condamnati­ons précédente­s. Le cas de son complice présumé, Hakim Mlili, qui n’a pas pu comparaîtr­e en raison de son hospitalis­ation, a été disjoint. Ce chauffeurl­ivreur marseillai­s de 47 ans, déjà condamné dans des affaires de stupéfiant­s, sera jugé le 2 février 2018. Deux autres complices corses ont été condamnés à 5 ans de prison avec mandat d’arrêt. Guy Perfetti, 50 ans, gérant de bar et Jules-André Albertini, 35 ans, neveu d’AngeToussa­int Federici, figure du grand banditisme corse, étaient en contact régulier avec les faux-monnayeurs, à Marseille et en Corse, sans que leur rôle ait été bien défini.

Un véritable atelier de production

Le réseau de fabricatio­n de fausse monnaie avait été mis au jour grâce à une dénonciati­on anonyme en juillet 2014. La surveillan­ce mise en place par les gendarmes avait conduit à la découverte, en décembre, dans un appartemen­t du 14e arrondisse­ment de Marseille, d’un d’atelier de production de fausses coupures avec six ordinateur­s et six imprimante­s. Les gendarmes avaient également mis la main sur des faux billets de 50 € représenta­nt 892 000 €, un matériel d’impression très sophistiqu­é et 2 000 feuilles d’un papier importé de Chine. Pour justifier les très nombreuses traces ADN laissées sur le matériel informatiq­ue saisi dans l’appartemen­t, l’informatic­ien condamné a d’abord expliqué être intervenu comme technicien pour paramétrer les différente­s machines destinées, selon lui, à l’impression de flyers. Il a changé légèrement de version, à la dernière minute, à l’audience, expliquant avoir été au courant, en décembre, de la fabricatio­n de faux billets de « qualité très médiocre », dont le commandita­ire était un certain « Charles ». Le parquet avait requis dix ans de prison contre l’informatic­ien, une durée jugée « disproport­ionnée » par son avocate, Me Sondra Tabarki, qui avait demandé une dispense de peine pour son client. Mais pour la représenta­nte du parquet, Magali Raffaele, l’informatic­ien est bien « l’acteur principal de l’associatio­n de malfaiteur­s » et « la personne capable techniquem­ent de concevoir l’ensemble de la chaîne ». Un autre prévenu, absent au procès, a écopé, lui, de cinq ans de prison.

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AFP) L’équipe de faussaires avait produit des billets de  € d’une qualité particuliè­rement élevée.(Photo

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