Le président catalan exclut de convoquer des élections
« Pas d’élections anticipées. » Carles Puigdemont a annoncé, hier, qu’il ne convoquerait pas d’élections régionales. Son annonce ouvre la possibilité d’un passage en force de Madrid, par le Sénat, qui a le pouvoir de convoquer de telles élections, qui feraient suite au référendum d’indépendance illégal de début octobre. Le président de la région Catalogne a ajouté que le Parlement catalan va décider de la réponse à la mise sous tutelle qui se profile. Dans un courrier adressé un peu plus tôt au Sénat espagnol, le président catalan a, en effet, estimé que cette mise sous tutelle « dépossédera le peuple de Catalogne de ses institutions » et entraînera « une situation encore plus grave » dans la région. « Pour résoudre ce que le gouvernement de l’Etat a qualifié de “grave situation extraordinaire”, on va créer une situation extraordinaire encore plus grave en arrachant à la Catalogne son autonomie politique », écrit-il en conclusion de ce texte dans lequel il assure que la mise sous tutelle de la Catalogne est contraire à la Constitution espagnole. Dans son argumentaire, le président séparatiste catalan cite abondamment la Constitution espagnole, estimant que l’Etat ne respecte pas le texte ni l’esprit de cet article 155, jamais appliqué en quarante ans de démocratie. Il souligne notamment que ledit article permet de donner des « instructions » mais pas de « destituer » ou de « remplacer » les autorités d’une région autonome.
Séance plénière aujourd’hui du Sénat
Quelques minutes après l’annonce par le président catalan qu’il renonçait à convoquer des élections régionales, la vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria a plaidé, hier, pour une mise sous tutelle de la Catalogne afin d’« ouvrir une nouvelle étape où la loi soit respectée ». La vice-présidente s’exprimait devant une commission du Sénat chargée d’examiner la demande de Madrid qui souhaite, rappelons-le, déclencher l’application de l’article 155 de la Constitution pour contrer les menaces de déclaration unilatérale d’indépendance en Catalogne. Le Sénat devra décider ensuite, aujoud’hui, en séance plénière, s’il accorde au chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, au titre de l’article 155 de la Constitution, le pouvoir de destituer l’exécutif indépendantiste catalan, la mise sous tutelle de sa police, de son Parlement, de ses médias publics, le tout pour six mois, le temps d’organiser début 2018 dans la région des élections.