Monaco-Matin

Albert II mise sur les aires marines protégées

L’équipe scientifiq­ue du Yersin a accueilli hier le souverain qui s’est rendu en Martinique pour participer à la rencontre entre les acteurs des sanctuaire­s Agoa et Pelagos

- JOËLLE DEVIRAS jdeviras@monacomati­n.mc

L’objectif : 10 % d’aires marines protégées en 2020, contre 2 % aujourd’hui. C’est le point 11 convenu à Aishi (Japon) en 2010 concernant le «Plan stratégiqu­e pour la diversité biologique 20112020». Un projet ambitieux auquel s’attellent plusieurs États dont, à leur mesure, Monaco et les Antilles françaises, avec les sanctuaire­s Pelagos et Agoa. Alors certes, «ce n’est pas qu’une question de surfaces mais aussi d’efficacité», explique Philippe Mondieli, directeur scientifiq­ue de la Fondation Prince Albert II de Monaco, en mission pour deux jours en Martinique. C’est pourquoi, dans le cadre des Exploratio­ns de Monaco, le navire Yersin, engagé dans des missions scientifiq­ues et de médiation, se trouve actuelleme­nt dans les Antilles françaises. À cette occasion, la partie monégasque à l’Accord Pelagos et la Fondation Prince Albert II ont initié un rapprochem­ent entre les sanctuaire­s, tous deux dédiés à la protection des mammifères marins. «Les principaux acteurs des deux sanctuaire­s ont les mêmes problémati­ques,

poursuit Philippe Mondieli. Ils échangent sur les bonnes pratiques. Ça leur permet de progresser. Le prince est un ambassadeu­r fort et il peut porter les messages à travers les instances internatio­nales. C’est le fil rouge de beaucoup d’initiative­s qu’il mène.» Le sanctuaire Pelagos est un espace

maritime de 87500 km2 faisant l’objet d’un accord intergouve­rnemental entre l’Italie, Monaco et la France signé à Rome en 1999. Le sanctuaire Agoa est, quant à lui, un espace maritime de 143256 km2 dans les Antilles françaises autour des îles de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.

Des problémati­ques communes

Ces deux sanctuaire­s ont un même objectif: garantir un bon état de conservati­on des mammifères marins en les protégeant, ainsi que leurs habitats, des impacts négatifs directs ou indirects des activités humaines. L’objectif de cette première réunion a été d’établir un bilan des similitude­s et spécificit­és des sanctuaire­s et d’échanger sur les bonnes pratiques autour d’axes principaux. Ces axes sont la coopératio­n transfront­alière ; la fédération des aires marines protégées; la charte de partenaria­t avec les communes, le projet de jumelage entre des communes italiennes de Pelagos et des communes françaises de métropole et d’Agoa; la comparaiso­n de l’efficacité des mesures de gestion communes. La restitutio­n de ces travaux s’est faite hier en présence du prince Albert II sur le Yersin. Elle a permis de définir un calendrier des prochaines rencontres afin de poursuivre ces échanges sous les auspices de la Fondation Prince Albert II, en vue d’une protection renforcée et efficace des mammifères marins, espèces migratrice­s et sentinelle­s de la qualité de notre environnem­ent marin.

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(DR) Le prince Albert II accueilli hier au Prêcheur, commune Nord Caraïbe de la Martinique.

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