Parfois, il y a bien « quelque chose à opérer, mais ... personne à opérer »
Ce jour où nous le rencontrons, le Dr Lascar vient d’achever une longue journée de consultation. Aux trois dernières patientes qui lui ont été adressées par des confrères soucieux d’avoir un avis chirurgical, Le Dr Lascar a répondu par la négative. Pas d’opération pour le moment. « Les trois personnes avaient pourtant des indications opératoires ; en clair, il y avait quelque chose à opérer. Mais personne à opérer. » Des paroles surprenantes qu’explicite le Dr Tristan Lascar. «La première patiente était en dépression, la seconde, âgée d’une cinquantaine d’années, était en pleine activité professionnelle et ne pouvait même pas envisager de s’arrêter de travailler trois mois. Pour la troisième, il y avait réellement une indication de prothèses de l’épaule et des hanches, mais elle accompagnait depuis des années son conjoint très malade et il était impossible dans ce contexte de l’opérer. » Des situations toutes singulières, dont la complexité ne peut être mesurée qu’en prenant le temps d’interroger et d’écouter. « Une intervention chirurgicale doit être une solution mûrement réfléchie par un patient pleinement informé et adhérent au projet thérapeutique. C’est à ce prix qu’il sera satisfait de son intervention. » « Les discussions entre spécialistes sont ici fondamentales pour assurer la sécurité du patient, rappelant l’importance de la synergie entre rhumatologue et orthopédiste ».