Monaco-Matin

Le Martinez s’est démeublé pour la bonne cause!

La vente aux enchères du mobilier et des objets art déco du mythique palace cannois a connu un franc succès public mardi. Un événement au profit de l’associatio­n Le rayon de soleil de Cannes

- A.C. ALEXANDRE CARINI

Un bout de palace chez soi. Le rêve (?) est devenu réalité mardi, avec la vente aux enchères de 300 lots (mobilier et objets d’art) du Martinez. Un prestigieu­x «vide-grenier» car l’hôtel a fermé ses portes pour un très vaste chantier de rénovation. Relooking complet pour cet établissem­ent, toujours dans l’esprit art déco (mais contempora­in), pour une réouvertur­e partielle prévue courant mars, puis complète le 5 mai 2018. En attendant, la foule s’est pressée dès 10 h dans les deux salles d’exposition. Là, une commode Waring and Gillow, directemen­t issue d’une manufactur­e anglaise pour intégrer l’établissem­ent dès son ouverture originelle en 1929. Ici, des fauteuils Hartwich sur lesquels Alain Delon a sans doute assis son auguste séant, dans la suite avec vue mer qu’il a occupé durant le Festival du film. Plus modestemen­t, Guy Giacchero, lui, a préféré occuper l’un des fauteuils en cuir du salon-bar, comme on pose déjà une option. « C’est une façon de prendre un peu possession des lieux, sourit le Cannois. Mais j’ai déjà une maison pleine et une villa à vider, alors on verra bien. Si quelque chose de joli entre dans le cadre, on se fera plaisir. Le Martinez, c’est quand même une grande maison ! ». Et puis ; des Le rayon de soleil de Cannes reproducti­ons de Matisse ou Picasso, des canapés « jungle », des tables basses, des lampadaire­s à boules et effet cristal, parfois kitch ou bling-bling, souvent du plus bel effet. Un design, mais aussi (voire surtout), l’âme des lieux… C’est un navire majestueux et imposant de 7 mètres linéaires. Et l’on ne compte plus les capitaines au long cours de soirées cannoises, qui ont refait le film sur ce bateau ivre. Fabriqué dans les chantiers de Saint-Nazaire, le bar l’Amiral était un peu la figure de proue du Martinez. Des stars de cinéma, tels Quentin Tarantino, y ont découvert le mojito. Accueillie­s comme il se doit par Jimmy McKissic au piano. Sur le plateau comme sur le pont, 59 plaques dorées aux noms des clients les plus fidèles. Dont Michou, roi de folles fêtes à Paris, qui a passé plus d’une nuit bleue sur les lieux. Mais aussi Mohamed LakhdarHam­ina, l’acteur-réalisateu­r algérien récompensé de la palme d’or pour Chroniques des années de braise en 1975. Et de plus anonymes, devenus illustres aux yeux de Michel Loué, barman depuis 34 ans. «Avec sa façade en cuir, c’est une « Avec cette vente, c’est une page de l’hôtel qui se tourne, confirme Alessandro Cresta, directeur général. Beaucoup d’anecdotes concernant des stars sont liées à ce mobilier. Mais ça, nous les gardons pour nous ! ». Reste cette vente surprise, pièce maîtresse, unique», souligne Jean-Pierre Besch, commissair­e-priseur de la vente.

Adjugé à   euros

Mis à prix à 2000 le bar légendaire a été adjugé à 3 500 L’acquéreur ? Patrice Montuoro, un décorateur cannois : « J’étais déjà un client du Martinez, et je suis en train de redécorer une maison art déco de 1929», nous confie l’intéressé. Sous les applaudiss­ements nourris de l’assistance, le directeur de l’établissem­ent lui a gracieusem­ent attribué le lot suivant: quatre chaises hautes assorties ! L’Amiral s’en va donc voguer vers un nouveau port d’attache… Le prochain bar, tourné vers la mer dans le Martinez « new-look » ? « Il sera aussi beau et aussi grand, pour être le lieu de rendez-vous incontourn­able de tous les Cannois ! », s’enthousias­me Alessandro Cresta, directeur général de l’hôtel. Une bouteille à la mer... pour une dernière touche glamour : le mobilier de la chambre Sophia Loren (tête de lit, coiffeuse, table de chevet et table basse), adjugée pour 1 500 Décidément, une Journée particuliè­re…

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(Photos Gilles Traverso) (Photo Gilles Traverso) Exposées dans deux salles attenantes, les pièces mises aux enchères étaient ensuite projetées sur écran vidéo dans le Salon acajou, largement débordé malgré ses  places assises. Jean-Pierre Besch et Alessandro Cresta : dernier coup de marteau pour...
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