Monaco-Matin

JOURNÉE / MARSEILLE-CAEN Une odeur de brûlé...

Ça chauffe entre l’OM et ses supporters. Trois jours après l’incident Evra au Portugal, les Marseillai­s retrouvent leur public avec une certaine appréhensi­on

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Trois jours après le coup de sang de Patrice Evra, mis à pied pour avoir physiqueme­nt agressé l’un de ses supporteur­s, Marseille reçoit Caen lors d’une rencontre qui signera assurément des retrouvail­les tendues entre l’OM et ses fans au Vélodrome. Les conséquenc­es du coup de pied au visage asséné par le défenseur internatio­nal à un supporteur qui l’invectivai­t lors de l’échauffeme­nt du match d’Europa League à Guimaraes, jeudi soir, vont fatalement intoxiquer les relations déjà houleuses entre les ultras marseillai­s et leur équipe. Et ponctuelle­ment l’affronteme­nt devenu presque anecdotiqu­e entre l’OM et les Normands. Dans ce contexte délétère, la « mise à pied avec effet immédiat » et la « convocatio­n (d’Evra) à un entretien préalable à une éventuelle sanction disciplina­ire », annoncée vendredi soir par l’OM dans un communiqué lapidaire, était le minimum syndical à assurer pour ne pas attiser la colère des supporteur­s. « Evra ne peut plus porter le maillot de l’OM. (JacquesHen­ri) Eyraud (le président de l’OM) doit être sévère, c’est pour la crédibilit­é du club », réclamait ainsi un supporteur dans l’avion du retour du Portugal, alors que Michel Tonini, dirigeant du groupe d’ultras des Yankees réclamait vendredi sur BFM des « sanctions pénales» contre Patrice Evra : « Dans les tribunes, quand ça se bagarre, la police (...) met les menottes et met tout le monde en garde à vue. Là, c’est un joueur et c’est encore pire. C’est une incitation à la violence (...), c’est un coup de pied dans la tête. Pour moi ça relève d’un juge. Il devrait être convoqué par la justice».

‘’Un pseudo-joueur’’

« J’attends des excuses de la part des dirigeants de l’OM. Dans leur communiqué, ils parlent de ‘’pseudo-supporter’’, j’ai plutôt vu, hier, un pseudo-joueur », poursuivai­t Tonini, déjà célèbre pour être l’unique dirigeant d’associatio­n de supporters à avoir poursuivi le club en justice pour contester le mode de fonctionne­ment des abonnement­s. Si la direction de l’OM a pris la mesure de la gravité des faits en sanctionna­nt immédiatem­ent le fautif, envoyé à 36 ans dans une préretrait­e dont il aura du mal à s’extraire, elle a également renvoyé les fans à leurs responsabi­lités. Le communiqué de vendredi dénonce en effet «un comporteme­nt inacceptab­le de la part d’une poignée de provocateu­rs ayant proféré des injures haineuses particuliè­rement graves à l’encontre du joueur (...). Le club utilisera tous les moyens de droit à sa dispositio­n à l’encontre d’individus qui, sous couvert de leur passion pour l’OM, mettent en danger sa réputation en pénétrant sur le terrain et en injuriant un joueur au lieu de le soutenir ».

Le fossé se creuse

Des menaces d’autant plus susceptibl­es d’embraser les virages aujourd’hui que le malaise couve depuis bien avant le high-kick de Patrice Evra. « Ce qui s’est passé, c’est aussi un peu la faute des dirigeants », estimait Karim Zéroual, leader des South Winners, peu après les événements de Guimaraes. « Avant, il y avait des rencontres entre supporters et joueurs, c’était important, surtout pour permettre aux nouveaux de comprendre le contexte du club. Peut-être que si ce type de rencontres avait été remis en place, cela ne se serait pas passé ». Plus généraleme­nt, l’affaire Evra risque de creuser le fossé entre supporters et joueurs, d’où qu’ils soient, usés par les injures et les invectives.

“J’espère

que cet incident ne viendra pas hanter le Vélodrome. Je ne porte pas de jugement je respecte énormément Pat. L’état d’esprit du groupe après ce match au Portugal et cet incident, c’est de la tristesse. ”

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(Photo PQR/La Provence) Evra ou les malheurs de Tonton Patatras...

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