Monaco-Matin

«Il n’y a pas eu d’exode à cause du Brexit»

L’ambassadeu­r du Royaume-Uni est en visite à Nice, aujourd’hui, pour rassurer la communauté britanniqu­e sur les conséquenc­es qu’aura pour eux le Brexit. Le point sur la situation

- PROPOS RECUEILLIS PAR E.G.

Dans le cadre de son programme de visites régionales Lord Ed Llewellyn, l’ambassadeu­r du Royaume-Uni en France est à Nice aujourd’hui. Le diplomate rencontrer­a les autorités locales avec lesquelles il assure « travailler main dans la main pour assurer non seulement la sécurité des milliers de Britanniqu­es » qui visitent tous les ans la Côte d’Azur « mais aussi la vitalité des liens économique­s entre le Royaume-Uni et la région Paca». Dans une région de France où la communauté britanniqu­e est particuliè­rement importante, Lord Ed Llewellyn entend bien aussi aller à la rencontre de ses compatriot­es afin de «répondre à leurs questions, notamment au sujet du Brexit». Une autre réunion est d’ailleurs prévue le 23 novembre à St Raphael dans le Var

Quelle incidence l’annonce du Brexit a-t-elle eu sur cette communauté ? Il n’y a pas eu d’exode, loin de là. Mais, naturellem­ent le Brexit est une source d’inquiétude pour de nombreux Britanniqu­es expatriés en France qui se posent des questions sur leur avenir. En tant qu’ambassadeu­r, écouter leurs questions et répondre, avec les éléments concrets que nous avons déjà en main grâce au progrès fait dans les négociatio­ns, est en tête de ma liste de priorités. Tout d’abord, il est important de leur répéter qu’aujourd’hui le Royaume-Uni reste toujours membre de l’UE et que les Britanniqu­es vivant ici, et ailleurs en France, ont les mêmes droits qu’auparavant, y compris le droit d’y vivre, d’y travailler et d’y étudier. Ils gardent également l’accès aux services de santé et leurs retraites. Deuxièmeme­nt, Londres et Bruxelles partagent le même objectif dans ces négociatio­ns : sauvegarde­r les droits des trois millions de ressortiss­ants de l’UE au RoyaumeUni et d’un million de Britanniqu­es au sein de l’UE afin qu’ils puissent continuer à mener demain la même vie qu’aujourd’hui. Enfin, comme l’a dit récemment notre Première ministre : nous sommes proches d’un accord. Mon équipe et moi travaillon­s d’arrache-pied pour informer nos compatriot­es, répondre à leurs préoccupat­ions et les transmettr­e à nos collègues à Londres.

Les relations historique­s entre cette région et l’Angleterre (la promenade des Anglais en témoigne) risquent-elles d’être impactées ? Pas de tout. L’idylle entre les Britanniqu­es et la Côte d’Azur est authentiqu­e et ancienne. Parmi nos vacanciers les plus connus se trouvent Winston Churchill au XXe siècle et la Reine Victoria, qui a passé plusieurs étés à la fin du XIXe siècle à explorer Nice lors de ses promenades dans une petite voiture tirée par Jacquot, son âne bien-aimé. Je n’ai aucun doute sur le fait que les Britanniqu­es continuero­nt à fréquenter en grand nombre cette belle ville et cette région exceptionn­elle car ils l’apprécient tout particuliè­rement. Bien évidemment ! Nous apprécions énormément les contributi­ons de tous les Français installés chez nous, dans le tissu économique, social et culturel de notre pays. Quant aux touristes, en , la Grande-Bretagne était la troisième destinatio­n la plus visitée par les Français et les prévisions suggèrent que le nombre de visiteurs augmentera dans les années à venir. Et une chose est claire : nous resterons toujours alliés, amis et voisins. Par ailleurs, nous avons lancé récemment un programme intitulé Les Voisins pour célébrer les histoires humaines qui réunissent les citoyens de nos deux pays.

Les villes de Nice, Londres et Manchester ont été frappées par le terrorisme. Cette visite est-elle aussi l’occasion d’échanger avec les autorités locales sur des solutions préventive­s ou de coopératio­ns ? La commémorat­ion de l’attaque du  juillet  à Nice fut l’un des moments les plus marquants de ma première année ici. Je n’oublierai jamais le courage et la solidarité des Niçois et leur rejet de l’idéologie haineuse qui a motivé l’attaque. Et nous, Britanniqu­es, avons été très touchés par la solidarité des Français après les attaques sur notre sol. Évidemment, nous partageons les mêmes valeurs humaines que la France et nos services de sécurité travaillen­t en étroite collaborat­ion pour partager les renseignem­ents et pour apprendre des uns des autres.

Cette menace a-t-elle eu un impact sur les séjours touristiqu­es de vos compatriot­es dans notre région ? Je crois que les Britanniqu­es sont sur le podium des premières clientèles étrangères de la région et je suis persuadé que cela restera le cas. Il s’agit d’une région que nos concitoyen­s apprécient énormément. 1- Pour y participer, les détails sont disponible­s sur la page Facebook @UKinFrance. Il est également possible de souscrire aux alertes email disponible­s sur la page dédiée au Brexit sur le site www.gov.uk.

 ?? (DR) ?? À l’avenir qu’est-ce que le Brexit pourrait changer pour les ressortiss­ants anglais installés sur la Côte d’Azur ? Lord Ed Llewellyn, l’ambassadeu­r du Royaume-Uni est en visite à Nice. Les Azuréens – touristes, étudiants, entreprene­urs – sontils...
(DR) À l’avenir qu’est-ce que le Brexit pourrait changer pour les ressortiss­ants anglais installés sur la Côte d’Azur ? Lord Ed Llewellyn, l’ambassadeu­r du Royaume-Uni est en visite à Nice. Les Azuréens – touristes, étudiants, entreprene­urs – sontils...

Newspapers in French

Newspapers from Monaco