Richelmi fait le grand écart
Entre deux manches de l’Asian Le Mans Series, où il vient de renouer avec le succès, le pistard monégasque va tester son coup de volant ce samedi sur les routes du Rallye du Haut Pays Niçois
CÔTÉ PISTE « Objectif WEC » ✔ BLANCPAIN ENDURANCE CUP.- Deux points, c’est tout ! Alors que son association avec Benoît Tréluyer et Nathanaël Berthon au sein de l’équipe belge WRT, bras armé d’Audi en GT, faisait figure de ticket choc sur le papier, Stéphane Richelmi est tombé de haut cette saison en enchaînant les désillusions sur les pistes de la Blancpain Endurance Cup. « Sûr que je ne m’attendais pas à traverser une passe aussi difficile, tout comme je ne pensais pas vivre une campagne aussi fructueuse en WEC avec Alpine auparavant », explique le Monégasque de 27 ans, couronné champion du monde - catégorie LMP2 - en 2016. « Comme quoi on continue d’apprendre des choses chaque weekend en sport auto, même au bout de dix ans... Hélas, tout s’est mal goupillé dès le début. A Monza, Nath’ se fait violemment percuter par la Ferrari de Filippi lors de la qualif’. Les dégâts sont irréparables, donc la course part sans nous. Ensuite, on enchaîne trois abandons tout aussi frustrants avant de conclure sur une note positive à Barcelone (9e, ndlr). Compte tenu de la concurrence ô combien féroce, les écarts s’avèrent infimes. Donc c’est compliqué de ‘‘performer’’ quand on roule aussi peu. En outre, seul le circuit de Spa convenait à l’Audi R8. Voilà, la réussite ne nous a pas souri. Dommage parce que, humainement, tout allait super bien avec mes coéquipiers. Entente et partage incessants malgré les écueils. »
ASIAN LE MANS SERIES.- Pas le temps de gamberger ! Moins d’un mois après la finale barcelonaise, l’ambassadeur de la Principauté entamait déjà un nouveau programme. Cap à l’est pour disputer les 4 Heures de Zhuhai (Chine), manche d’ouverture de l’Asian Le Mans Series, au volant de l’Oreca 05-Nissan de l’écurie Jackie Chan DC Racing. « J’avais gardé un bon contact avec David Cheng, le patron qui pilotait la seconde Alpine l’année passée. Il a fait appel à moi quelques jours à peine avant les premiers essais libres. »
Epaulant alors deux espoirs de 19 ans, le Vendéen Thomas Laurent, épatant vainqueur des 24 Heures du Mans 2017 en LMP2, et le Britannique Harrison Newey - le fils du directeur technique de l’équipe Red Bull F1 Adrian Newey -, quant à lui néophyte sur le front endurance, Richelmi n’a pas manqué l’occasion de signer un retour gagnant en mode prototype. « L’équipage a été composé au dernier moment. Je connaissais un peu Thomas et pas du tout Harrison. Côté staff, c’est la structure anglaise Jota Sport qui gère l’exploitation des deux Oreca 05 engagées. Donc c’est très pro. Dès les essais libres, j’ai vite retrouvé le rythme, mes repères... En charge de la qualif’, Thomas a décroché la pole. Un avantage converti en victoire sans souci, hormis le changement du bloc arrière en début de course, quand Thomas a été touché par une GT. Malgré ces deux minutes perdues, on termine avec un tour d’avance sur la Ligier JS P2 pilotée notamment par le Brésilien Pipo Derani. Maintenant, il reste trois manches cet hiver : Japon, Thaïlande, Malaisie. Bien sûr, nous visons le titre. En ce qui me concerne, la cible se situe au-delà. Objectif WEC! En cas de dénouement heureux, oui, j’espère bien pouvoir prolonger l’aventure en championnat du monde. » CÔTÉ ROUTE « Tenir le rythme » ✔ RALLYE DU HAUT PAYS NIÇOIS. Fils d’un triple champion de France des rallyes sur terre - Jean-Pierre Richelmi -, « Stéphane de Monaco » pouvait-il rester insensible indéfiniment à l’appel des spéciales ? Que nenni ! Le voici donc prêt à faire le grand écart. « L’idée trottait dans un coin de ma tête depuis le bout d’essai en Peugeot 207 Super 2000 accompli il y a deux ans. Aujourd’hui, l’occasion se présente enfin. Bon, il va s’agir d’une prise en main grandeur nature. Même si j’habite tout près, les routes du Rallye régional du Haut Pays Niçois ne me sont pas familières. La veille du départ, je ferai une trentaine de bornes pour découvrir la Skoda Fabia R5 et peaufiner quelques automatismes avec Romain (Haut-Labourdette, l’ami copilote).
On va soigner les reconnaissances, bien plancher sur les vidéos. Et puis on verra ce que ça donne... » Face à des adversaires directs nommés Vouilloz, Riberi, Nicolao, Casciani et Cortese, le baptême du feu ne s’annonce pas simple, samedi entre Coaraze et Lucéram. « Je suis attendu, je le sais ! Mais peu importe. En terme de pilotage pur, ce changement d’environnement ne m’inquiète pas. Mon principal souci, à vrai dire, c’est de bien comprendre et respecter les notes tout le temps. Savoir tenir le rythme, quoi! »