Aux fous !
À en croire Donald Trump qui n’a pas hésité à interrompre sa partie de golf avec le Premier ministre japonais pour donner son avis sur la fusillade dans une église du Texas, les États-Unis n’auraient pas de problème avec la vente libre des armes mais avec la santé mentale des citoyens. On ne saurait reconnaître plus franchement qu’on doit d’être devenu l’homme le plus puissant du monde grâce à des électeurs que leur dérangement cérébral n’empêche pas plus de fréquenter les isoloirs que les armureries. La logique voudrait qu’on ferme ces magasins où l’on peut faire emplette d’une mitraillette capable de tirer projectiles par minute sans plus de formalité que pour se procurer un yaourt à % et qu’on ouvre un peu partout des asiles. À moins que devant le nombre croissant des fous dangereux, on n’estime plus économique d’édifier des refuges permettant aux gens normaux de se mettre à l’abri des contemporains battant la campagne. Mais ce serait trop demander à un homme d’État qui fait plus confiance au doigt sur la gâchette qu’à la main tendue et qui – Maison Blanche oblige – menace les Coréens du Nord d’un nouvel Hiroshima. De quoi avons-nous l’air, je vous le demande, avec une législation pacifiste qui interdit aux gamins l’usage des pistolets à amorces dans les cours de récréation et qui prévoit la disparition progressive de notre arsenal nucléaire ?