L’UE échoue à s’accorder sur l’avenir du glyphosate
Les représentants des 28 Etats membres de l’UE ont échoué, hier, à s’accorder sur l’avenir du glyphosate lors d’un vote pour renouveler pour 5 ans la licence de l’herbicide controversé, qui va maintenant passer dans un comité d’appel. La nouvelle proposition de réautorisation faite par la Commission européenne, pour une période deux fois plus courte qu’elle ne le souhaitait initialement, n’a pas convaincu les pays les plus réticents, comme la France ou l’Italie. A court d’options, la Commission renvoie le texte tel quel au sein d’un comité d’appel, qui fonctionne sur les mêmes principes que le comité d’experts réunis ce jeudi mais à un niveau politique « supérieur », c’est-àdire avec des représentants de chaque pays ayant plus de responsabilités. Les jours sont désormais comptés, la licence actuelle expirant le 15 décembre. « Une majorité qualifiée n’a pas été atteinte, ni pour ni contre le texte proposé », a indiqué l’exécutif européen. Malgré l’absence de décision, il a tout de même noté que 14 pays, soit «une majorité des Etats qui ont voté » ,ont soutenu la proposition de la Commission : neuf pays ont voté contre, mais cinq se sont abstenus.
Les industriels mécontents
La proposition initiale de la Commission était de reconduire l’autorisation pour 10 ans, après le feu vert donné par l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), mais elle avait fini par tenir compte des appréhensions de nombreux pays. Les tergiversations de l’UE agacent l’industrie phytosanitaire, qui a fait part de sa « déception » après le vote. « Si les Etats membres respectaient la science, le glyphosate aurait été approuvé pour 15 ans déjà l’an passé », a déploré Graeme Taylor, porte-parole de l’Association européenne des fabricants de pesticides (ECPA).
Les opposants réjouis
Les opposants au glyphosate se sont réjouis de l’échec de ce jeudi. Le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot s’est dit « fier » hier que la France, partisane d’un renouvellement pour trois ans, ait « tenu bon ». La France, l’Italie et l’Autriche ont plusieurs fois redit leur opposition. «Un bon résultat pour notre santé et l’environnement », s’est félicitée la ministre luxembourgeoise Carole Dieschbourg. Le Luxembourg mais aussi la Belgique ou encore Malte ont voté contre. L’Allemagne, en pleine négociation de coalition – avec les Verts notamment – s’est abstenue.