À vendre !
La Ferrari F 2001 (châssis n° 211) qui avait permis à Michael Schumacher de s’imposer lors du Grand Prix de Monaco 2001 sera mise en vente aux enchères, jeudi à New York. Estimation: entre 4 et 5,5 millions de dollars.
Dimanche 27 mai 2001. 14 heures. Deuxième sur la grille de départ du Grand Prix de Monaco, Michael Schumacher plante littéralement le poleman, David Coulthard, à l’extinction des feux. Alors seul rival de l’Allemand dans la course au titre mondial, l’Ecossais cale et repart en queue de peloton pour finir cinquième. «Schumi», lui, plane sur la course au volant de sa Ferrari F2001 (châssis n°211). Remporte son 5e Grand Prix de Monaco – le troisième avec Ferrari après 1997 et 1999 – et prend 12 points d’avance sur Coulthard au championnat. Une saison que le «Baron rouge» bouclera avec 9 victoires et le double de points de son dauphin, écrivant l’une des plus belles pages de l’histoire du sport mécanique. Derrière la maestria d’un homme, la dextérité d’ingénieurs et mécaniciens. Parmi leurs faits d’armes : la sortie d’usine de la F2001 (châssis n°211). Alignée sur trois Grand Prix en 2001, la monoplace s’impose sur deux courses consécutivement (Monaco et Hongrie) et marque les observateurs. Un bijou mécanique qui devient, seize ans plus tard, oeuvre d’art.
« Un objet magnifique »
Fruit d’un partenariat unique entre RM Sotheby’s et Sotheby’s, la vente aux enchères du bolide sera intégrée à la grand-messe annuelle de l’art contemporain, jeudi prochain à New York. Une Formule 1 cataloguée aux côtés de Basquiat ou Warhol. En voilà une drôle d’idée ! Pas du tout selon Grégoire Billault, directeur du département art contemporain de Sotheby’s à New York, qui voit « dans les matériels, concepts ou design», des passerelles évidentes entre art contemporain et sport mécanique.
«Ce n’est évidemment pas un travail artistique mais ce n’est pas seulement une voiture. Tout sur cette voiture a été conçu pour la victoire. C’est le produit de millions d’heures de travail des mains les plus dévouées,
passionnées et qualifiées pour atteindre un but vraiment singulier» ,estime Michael Macaulay, expert en art contemporain. Peaufinée en soufflerie, la F2001 propose ainsi des formes et lignes proches de la perfection, rehaussées par un rouge mythique. Bref, «un objet magnifique », selon l’expert. «Nous sommes heureux de nous associer ainsi au 70e anniversaire de Ferrari. Ferrari et Schumacher sont les plus grands noms du sport mécanique et leurs grands exploits résonnent dans l’inconscient populaire», se félicite Grégoire Billaut. Estimée entre 4 et 5,5 millions de dollars, la monoplace s’adresse à de richissimes collectionneurs qui doivent ronger leur frein dans l’attente du verdict du marteau, comme Steve McQueen le faisait entre deux courses : « La course c’est la vie, ce qui est avant ou après n’est que de l’attente.»