Monaco-Matin

Sophia Antipolis : les raisons d’espérer ou de s’inquiéter

-

Dépassé, Sophia Antipolis? Rongée par un inexorable déclin, la technopole naguère pionnière? Le cas Galderma donne du grain à moudre à ses détracteur­s. L’origine de ce feuilleton se situe pourtant ailleurs. Et à Sophia, on revendique bien plus de motifs d’espérer que de s’inquiéter. Décryptage.

Une dynamique numérique porteuse

Sophia a fait sa mue. Après les télécoms, c’est aujourd’hui le pôle numérique qui concentre «  à  % de l’activité », relève Etienne Delhaye, directeur exécutif du Sophia Club Entreprise­s. « Ce pôle se développe très vite. On a là un vrai moteur ! À lui seul, ce secteur est apte à porter la croissance de Sophia. » Un exemple : « Sophia en est devenu le coeur de la recherche en Europe sur le véhicule autonome, insiste Alexandre Follot, directeur adjoint de la Casa et directeur général du syndicat mixte de Sophia Antipolis. Regardez Bosch. Ils sont arrivés

à cinq ; un an plus tard, ils sont ... » Après Renault, Toyota ou BMW, l’arrivée de Mercedes est ainsi pressentie.

Mille nouveaux emplois par an

Aux critiques, les pro-Sophia répondent par les chiffres. En , le site sophipolit­ain concentrai­t  emplois, grâce à une progressio­n constante et soutenue. « Depuis cinq ans, Sophia gagne mille emplois par an, résume Alexandre Follot. Cela représente une croissance nette de  % par an, alors que le chômage augmente d’autant en France. » Et de brandir d’autres statistiqu­es flatteuses. Sophia, c’est , milliards d’euros annuels de chiffres d’affaires, « soit autant que l’industrie touristiqu­e dans tout le départemen­t ». Sophia, c’est  à   m de bureaux faisant l’objet de transactio­ns, sur   m dans toutes les Alpes-Maritimes. De quoi claironner : « Ça se régénère, ça se développe, et le plus beau reste à venir! »

Une capacité de résilience éprouvée

« Le départ de Galderma ne va pas mettre Sophia à terre », tempère Etienne Delhaye.

« C’est totalement indépendan­t de la bonne marche de la technopole », martèle Alexandre Follot. Pourtant, au-delà de la casse sociale, le signal ne serait guère positif. Reste

« qu’après chaque crash industriel [Texas Instrument­s, Intel...], Sophia est ressortie plus forte. Ces cinq dernières années, l’écosystème a été plus que résilient, et il n’a jamais été aussi dynamique », insiste Alexandre Follot. Pour le secteur de la chimie, le départ de Galderma ouvrirait donc une période de doutes... autant que d’opportunit­és. Des start-ups, voire de grands groupes, pourraient être tentés de prendre la place laissée vacante par Galderma... « et de reclasser ses salariés ». S’installer dans la technopole est une chose, y accéder en est une autre. Etienne Delhaye ne le cache pas : l’engorgemen­t régulier de l’A et l’absence de transport ferré constituen­t de vrais points noirs. Certes, la ligne de bus  Nice-Sophia XPress et les actions en faveur du covoiturag­e tentent d’y remédier. « Mais il faut

aller plus loin », prévient Etienne Delhaye. Parmi les améliorati­ons en vue : l’autorisati­on des navettes XPress de circuler sur la bande d’arrêt d’urgence, le bus-tram pour relier le centre-ville d’Antibes, voire, à plus long terme, l’arrivée du train pour desservir Nice-CannesSoph­ia, si une gare TER-LGV venait à voir le jour aux Clausonnes.

Près d’un demi-siècle après la création de Sophia, Etienne Delhaye n’a « aucun doute sur la pérennité de ce modèle ». Reste que ce modèle-là fait face à « une concurrenc­e mondiale ». De quoi expliquer, peut-être, ces  postes d’ingénieur en CDI non

pourvus. « Il y a peut-être un manque de visibilité à l’internatio­nal, de communicat­ion, parce qu’on a longtemps considéré que

la technopole fonctionna­it », admet Alexandre Follot. Depuis, la crise de  est passée par là. Et Sophia travaille avec l’université et les grandes écoles pour rectifier le tir.

Un accès au site encore chaotique Un manque de visibilité à corriger

 ??  ?? Les salariés lors d’une assemblée générale après l’annonce du plan de licencieme­nts. Manifestat­ion des employés jeudi à Biot. La direction de Galderma étudie trois possibilit­és : la reprise du site, la création d’un parc d’entreprise­s ou bien de...
Les salariés lors d’une assemblée générale après l’annonce du plan de licencieme­nts. Manifestat­ion des employés jeudi à Biot. La direction de Galderma étudie trois possibilit­és : la reprise du site, la création d’un parc d’entreprise­s ou bien de...

Newspapers in French

Newspapers from Monaco