Monaco-Matin

P. Lacombe : « On a du matos »

- FRANÇOIS PATURLE

Aujourd’hui, il retrouve la SIG Strasbourg, son club des quatre dernières saisons ( fois finaliste, sans parvenir à décrocher le sacre) et son ancien coach de toujours Vincent Collet (ASVEL et SIG). Excellent depuis quelques semaines avec l’ASM, Paul Lacombe sera sous les projecteur­s à Gaston-Médecin. La parole à un gagneur dans l’âme.

Paul, jouer contre la SIG, ça vous inspire quoi d’entrée ? Dès mon arrivée à Monaco, j’ai imaginé ce match. Il y a beaucoup d’émotions qui vont se mélanger. Je suis quelqu’un de très affectif. La SIG m’a énormément marqué, les gens, le staff, j’ai encore de très bonnes relations avec eux. Il y aura de la famille dans la salle, ce sera assez particulie­r, mais ça va me motiver encore plus. Et je vais motiver mes équipiers aussi !

« J’ai eu du mal »

Vos stats avec la Roca Team sont comparable­s à celles la saison passée à la SIG. Le signe d’une adaptation réussie ? Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir franchi un cap, mais à vrai dire, j’ai eu un peu de mal au début. En fait, je suis arrivé avec des mauvaises intentions, du style : ‘’Je sors d’une bonne saison, les choses vont m’être plus ou moins données, cela va être facile’’. Résultat, je suis passé au travers de certains matches, notamment de Champions League. J’ai eu des problèmes personnels aussi (le décès de sa grand-mère, ndlr), mais j’aurais pu faire beaucoup mieux. En fait l’arrivée de D.J. (Cooper) m’a fait énormément de bien. Je me suis remis en question. J’en ai beaucoup parlé avec ma compagne, et avec Diego, le préparateu­r physique. Il fallait que je m’y mette. J’ai toujours été comme ça : mieux je m’entraîne, mieux je joue… C’est ce qui se passe en ce moment. J’ai vraiment trouvé ma place dans cette équipe, mes coéquipier­s me font de plus en plus confiance. En plus je m’entends bien avec tout le monde, ça aide. Je montre que je ne suis pas le joueur d’un seul coach (Vincent Collet), j’espère que ça va continuer.

L’arrivée de D.J. Cooper aurait pu vous rogner du temps de jeu... En effet, j’aurais pu me dire ça, accuser le coup. D.J. , il a cette faculté à trouver des passes incroyable­s, mais à côté de ça, je sais que c’est un gros joueur, qui va prendre de la place. Or, si vous regardez, c’est depuis son arrivée que je joue le mieux. Je pense avoir cette faculté de me remettre en question. Sur le moment, je suis râleur, je peux rejeter la faute, mais une fois la tête reposée, j’assume mes responsabi­lités. Ça me permet pour l’instant d’exister au sein de cette équipe. L’an passé, avec la SIG, l’équipe était tournée autour de DJ Slaughter et moi, alors que cette année, avec les Aaron Craft, D.J. Cooper, Robinson, Evans, Kikanovic, Amara Sy… On a du matos ! Malgré tout, je trouve ma place, et je prends énormément de plaisir.

Avec l’ASM, on vous voit prendre de gros shoots avec réussite... Je n’ai jamais été catalogué shooteur, je ne le serai jamais, je pense. Malgré tout, les premiers mots du coach (Mitrovic) avec moi, cela a été : ‘’Il faut que tu shootes plus, que tu marques plus dans le corner’’. Voilà, moi, il ne m’en faut pas plus, la confiance du coach. C’est le petit reproche que je ferais à Vincent Collet, il ne m’a jamais poussé dans ce sens-là. Il m’a appris énormément de choses, comme la sélection des shoots, et je ne le remerciera­i jamais assez, car malgré tout, mes tirs, si je les rentre, c’est parce que je les sélectionn­e.

« Pas venu ici pour cueillir les fraises »

À Monaco, vous avez obtenu une sorte de ticket pour tenter ? Oui, ça aide. Ça ne sert à rien de me dire que je ne suis pas un shooteur, je le sais. Donc, je ne vais pas en abuser, je n’en abuserai jamais, mais, malgré tout, je suis capable d’en mettre. Parfois, je suis ouvert, mais je ne vais pas le prendre, j’ai besoin d’un feeling, d’une sensation… Peut-être que c’est le début de saison, que ça ne va pas durer, donc je profite de l’instant. Dans cette Roca Team, l’ambition d’aller très loin paraît palpable... Je ne suis pas venu ici pour cueillir les fraises. Si j’ai signé à Monaco, c’est pour gagner un titre, le titre qui me manque de champion de France. Voilà, plus ça va, plus on montre des choses. Avec l’expérience, on sait que les affaires sérieuses commencero­nt plus tard. Mais quand on arrive à produire des matches comme actuelleme­nt, avec l’enchaîneme­nt des rendezvous, c’est intéressan­t. Je trouve qu’on est une équipe intelligen­te. Oui, on a de l’ambition. Si on gagne les matches de  points, c’est parce qu’on a faim. Ce que l’on démontre me conforte dans mon choix d’être venu à Monaco.

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(Ph. S. Haouzi/ASM B.)

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