Peine record pour un passeur de migrants
Abdelkarim Hosni, un Tunisien de 32 ans domicilié à San Remo (Italie), a été condamné, hier à Nice en correctionnelle, à cinq ans de prison à exécuter immédiatement. Il a été reconnu coupable d’avoir fait passer en France des dizaines d’étrangers en situation irrégulière. C’est l’une des peines les plus lourdes prononcées à Nice pour réprimer ce type de délit. La sanction, en revanche, est conforme aux réquisitions du procureur de la République.
Une organisation bien rodée
Les policiers de la Police aux Frontières enquêtaient sur un réseau de passeurs depuis avril 2016. Les migrants devaient verser 150 euros par personne pour se rendre de Vintimille à Nice. Une voiture ouvreuse et un ou deux véhicules ont multiplié les trajets selon les enquêteurs. Hosni devra verser 9 000 euros d’amende, somme qui avait été trouvée lors de la perquisition dans une chambre de foyer, habituellement occupée par son père. Un complice, Abderazzag Bentrad, a été condamné à 14 mois ferme. En revanche, un troisième prévenu, défendu par Jean-Philippe Pazzano, a été relaxé, conformément aux réquisitions du parquet. Le 14 juin 2016, vers 1 h du matin, la police avait contrôlé Hosni à la sortie de Menton après avoir repéré une Fiat bleue. Cette voiture avait été surprise cinq fois en excès de vitesse courant mai. Alentour, les policiers avaient découvert une Audi abandonnée. Le conducteur s’était volatilisé laissant neuf Africains entassés. Début juin, ce même véhicule avait été flashé trois fois. Les enquêteurs niçois et leurs homologues italiens ont démontré qu’Hosni avait mis en place une organisation bien rodée avec des convois nocturnes entre minuit et 2 heures. Le 7 juillet, ils l’arrêteront en flagrant délit avec quatre immigrés sans-papiers.