Monaco-Matin

Les allocatair­es du RSA en baisse dans les Alpes-Maritimes

- THIERRY PRUDHON

Le nombre d’allocatair­es du RSA (Revenu de solidarité active) est passé sous la barre des 23 000 dans les Alpes-Maritimes. Au 30 septembre, 22 944 foyers très exactement en étaient bénéficiai­res. Leur nombre n’avait plus été aussi bas depuis février 2013. Au Départemen­t, qui verse cette prestation, on se réjouit de cette baisse, mise à l’actif du Plan emploi-insertion 06, lancé en 2014 par Eric Ciotti et qui repose sur trois piliers: « La priorité au retour à l’emploi via un accompagne­ment accru, une grande rigueur dans la gestion du versement de l’allocation – en clair, la chasse aux fraudeurs – et la mise en place du dossier unique d’insertion qui permet d’informer entièremen­t les bénéficiai­res en ligne, ce qui allège considérab­lement le traitement administra­tif ». Charles-Ange Ginésy, le nouveau président du Départemen­t, se félicite de cette diminution des allocatair­es.

« Volontaris­me »

«Elle est d’autant plus remarquabl­e, note-t-il, que le marché du travail ne s’est pas amélioré. Le nombre de foyers bénéficiai­res du RSA a diminué de 10,3 % au cours des deux dernières années, alors que le nombre de chômeurs de longue durée continuait à augmenter (+ 11,5 %). On doit ce résultat à la politique volontaris­te que nous avons mise en oeuvre. Parmi les vingtdeux Départemen­ts de plus d’un million d’habitants, c’est dans les Alpes-Maritimes que le nombre d’allocatair­es du RSA est aujourd’hui le plus faible par rapport au nombre de demandeurs d’emploi.» En 2018, Charles-Ange Ginésy entend donc poursuivre cette double politique de contrôles rigoureux et d’accompagne­ment des bénéficiai­res du RSA pour un retour rapide à l’emploi, à travers un budget spécifique de 13 millions d’euros et un nouveau programme d’insertion pour la période 20182020, qui seront soumis au vote des élus le 8 décembre.

Fraudeurs traqués

En 2016, près de 5 000 bénéficiai­res azuréens du RSA ont vu leurs allocation­s suspendues. 318 l’ont été pour fraude (fausses déclaratio­ns de mères célibatair­es qui ne l’étaient pas, le plus souvent) et 4 494 pour non-respect des engagement­s d’insertion. A la deuxième convocatio­n non honorée, et après examen par une commission, les bénéficiai­res sont informés de leur suspension. 20 % d’entre eux se manifesten­t alors et sont réintégrés dans leurs droits. 20 % le font au bout de deux, trois ou quatre mois. Ils retrouvent eux aussi leurs droits, sans rétroactiv­ité. Les services du Départemen­t font valoir un taux de retour à l’emploi des allocatair­es qui approche les 60 %, l’un des plus importants de France. Francis Tujague, conseiller départemen­tal PCF, insiste sur la nécessité de «ne pas faire des bénéficiai­res du RSA des fraudeurs a priori». Marie-Louise Gourdon, sa collègue PS, est en phase: « Sur le fond, je note avec satisfacti­on que Charles-Ange Ginésy met d’abord l’accent sur l’insertion, ce qui me paraît plus normal, là où Eric Ciotti parlait en priorité de la lutte contre la fraude. Il faut bien sûr lutter contre la fraude, mais sans stigmatise­r. Il existe aussi des gens éligibles au RSA qui ne savent pas qu’ils y ont droit. Sur le fond, depuis que les Départemen­ts ont en charge les Plans locaux d’insertion, le travail d’insertion est fait et bien fait. Il est indispensa­ble. Pour autant, la situation des plus défavorisé­s ne s’est pas foncièreme­nt améliorée.»

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