La violence se généralise contre les pompiers
17,6% d’augmentation en 2016. C’est le triste bilan dévoilé par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. 213 agressions ont été signalées en région Paca
De plus en plus malmenés. C’est le triste constat dressé par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Le nombre d’agressions déclarées par les soldats du feu a augmenté de 17,6 % soit 2280 pompiers, contre 1939 en 2015. En Paca, 213 agressions ont été recensées. Un taux qui la situe à la6e place des régions enregistrant le plus grand nombre de plaintes, en légère augmentation par rapport à 2015 (203). Paca décroche la triste 2e marche des régions où le nombre de jours d’arrêt de travail délivrés aux pompiers a été le plus élevé, juste derrière Grand-Est (483). Vingt-six dépôts de plainte ont déjà été effectués dans les Alpes-Maritimes depuis le début de l’année. « Pour mémoire nous en avions 49 en 2005 », précise toutefois le colonel René Dies, qui commande le SDIS 06. « Les sapeurs-pompiers vivent très mal ce phénomène. Mais nous ne nous contentons pas de regarder les rapports. Nous organisons beaucoup d’actions de prévention, de rencontres citoyennes. Le département est précurseur en la matière et cela a contribué à faire baisser les chiffres. »
« Plus tolérable »
« Il n’est plus tolérable que nos sapeurs-pompiers qui incarnent la République fassent l’objet, en particulier dans les quartiers sensibles, d’insultes, de violences physiques, de jets de pierre et de cocktails Molotov », a réagi hier Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, ex-patron du SDIS 06. « Nos pompiers interviennent pour répondre à la détresse de tous les citoyens, en tous lieux et en toutes circonstances, sans aucune distinction. C’est pourquoi les violences à leur égard sont d’autant plus scandaleuses. » Il réclame auprès d’Emmanuel Macron un durcissement des sanctions pénales. Ce rapport fait aussi bondir le Niçois André Goretti, président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers. Il dénonce la situation depuis des années. « Un exemple. Nous sommes souvent réquisitionnés par le préfet pour des ouvertures de portes. Récemment, nous avons assisté les forces de police dans une zone de sécurité prioritaire et le lendemain, dans un autre quar- tier, une équipe a été prise à partie, insultée pendant une intervention par des individus qui nous reprochaient l’appui, la veille, d’une mission de la police. » André Goretti, qui dit avoir constaté une flambée des violences depuis 2008, rappelle qu’il n’est pasdu ressort des sapeurs-pompiers de procéder à des missions policières dans des zones sensibles. L’étude ne précise pas où les sapeurs-pompiers sont agressés. Pour André Goretti, cette violence s’exprime partout. « Les jets de pierres, cocktails molotovs, c’est dans les quartiers sensibles. Mais les agressions, les insultes, les crachats, cela peut être n’importe où. »