Les grandes passions du prince Albert II
« Les Explorations sont une belle vitrine sur la Principauté »
Après les sujets sérieux qui animent l’actualitédupays ( notre édition d’hier), voici la suite de l’interview que le souverain a accordée en exclusivité à Monaco- Matin. Unentretien qui aura duré plus d’une heure, au cours duquel le prince Albert II s’est confié sur ses passions. La protection des océans, lesport, le peuple monégasque et la Fête nationale, sa familleet ses enfants. En toute décontraction, le souverain raconte son plaisir de participer dès qu’il le peut aux expéditions scientifiques, livre son analyse du début de saison de l’AS Monaco, explique en quoi la Fête nationale contribue à l’unité du pays. Il ne manque pas un bon mot accompagné d’un grand éclat de rire, comme lorsqu’il affirme que ses enfants lisent Monaco-Matin tous les jours, «à la recherche d’une coquille » . Il ne cache pas non plus son amertume de manquer la première mi-temps du très attendu Monaco-PSG du novembre, pour cause de World Rugby Awards. Un passionné, disions-nous…
Vous avez relancé cette année la tradition des expéditions scientifiques sur les mers du globe. Depuis fin août, vous avez rejoint à trois reprises le Yersin et ses équipes scientifiques, à Madère, au Cabo Verde et en Martinique. Quel premier bilan tirez-vous, plus sur le plan personnel que scientifique, des Explorations de Monaco? Les Explorations ont démarré sur un bel élan, une belle dynamique. J’étais très heureux personnellement de retourner à Madère et de découvrir le Cap-Vert. J’ai été très touché de revoir ces lieux qui ont été, jadis, visités par mon trisaïeul. Il y avait une composante émotionnelle et familiale forte. J’ai aussi pu constater que le programme scientifique prévu s’est très bien déroulé. Cela va même au- delà de nos espérances puisque, au fur et à mesure que le Yersin avance dans ses explorations, les sollicitations des scientifiques locaux, qui n’étaient pas prévus, sont nombreuses. Ils nous demandent s’ils peuvent profiter de notre outil scientifique pour étudier telle ou telle algue, parce qu’ils ont des réductions de budget ou qu’ils ne disposent pas du navire qui permet de mener de telles études.
Des scientifiques français ont d’ailleurs rejoint le navire scientifique en cours de route… Effectivement, nous sommes aussi sollicités par des instituts scientifiques français. Comme le Yersin a traversé l’Atlantique, du
Cap-Vert à la Martinique, des équipes nous ont demandé d’étudier les algues que l’on trouve en mer des Sargasses et qui causent de nombreux problèmes quand elles échouent sur les plages d’îles de la Caraïbe, notamment la Martinique. Ça n’était pas prévu au départ mais nous avons accueilli avec plaisir des équipes scientifiques de l’IRD (Institut de recherche pour le développement, NDLR), de l’Ifremer et d’autres instituts de recherche qui avaient ce programme en tête mais pas les moyens de le mener seules. Si le Yersin est un outil exceptionnel qui peut servir aussi à cela, c’est très bien.
Du coup, les équipes des Explorations de Monaco sont toujours bien accueillies par les scientifiques des pays visités. Est-ce que ces travaux scientifiques aident aussi à renforcer la coopérationentre États? Bien sûr. Le Yersin sert aussi à conforter les relations diplomatiques entre Monaco et les pays que nous traversons, voire de les étendre et de les développer. Les Explorations de Monaco sont une belle vitrine sur la Principauté. C’est une aventure formidable qui sert le pays et la communauté scientifique internationale.
Vous avez déjà participé à trois étapes. C’est un bol d’oxygène pour vous, dans un emploi du temps chargé et sérieux? Absolument. J’y prends beaucoup de plaisir.