« Certains pompiers sont traumatisés »
Trop de fois, Me Jean-Marc Farneti, bâtonnier de Grasse, doit se rendredans un tribunal pour défendredes sapeurs-pompiers. Il est l’avocat du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Alpes-Maritimes. « Jeconnais nombrede sapeurs-pompiers quimedisent qu’ils n’ont jamais vu une telle violence, un tel acharnement. » Selon l’avocat, qui défend le SDIS depuis une dizaine d’années, lephénomène s’accélère. « Il y a évidemment lasituation sociale. Mais aussi le fait que le maillage des casernes de sa- peurs-pompiers est très serré sur le terrain. Commece sont souvent les plus proches pour intervenir, ils sont confrontés aux violences. Onles assimile aux servicesdepolice. » Selon le bâtonnier, les parquets de Niceou de Grasse reçoivent systématiquement les constitutions de partie civile des sol- dats du feu. « Lors des procès, le parquet rappelle toujours le rôle de secours aux personnes qu’ils jouent. » Selon Me Farneti, les insultes sont monnaie courante, commeles crachats.
« Nous assistons de plus en plusàdes casdeviolences graves, des guets-apens. Certains pompiers sont traumatisés. Ils ne comprennent pas. Ils ont embrassé cetteprofession par vocation, pour porter secours, pas pour se faireagresser.» Le commandant du SDIS , le colonel René Dies, précise que si un sapeur-pompier ne dépose pas plainte, l’institution le fait systématiquement.