Patrick Mottard: « Définir un point d’équilibre… »
Le 9 novembre à Paris, sont programmées les noces du Parti radical de gauche et du Parti radical valoisien, actuel membrede l’UDI, qui ont décidé de remettre leurs forces en commun. L’aile gauche et l’aile droite du radicalisme ont longtemps cheminé de conserve. Jusqu’à 1973 et la création du Mouvement des radicaux de gauche (futur PRG), qui s’est engagé derrière François Mitterrand et le Programme commun de la gauche en vue de la présidentielle de 1974.
« Le mariage avant les fiançailles »
Aujourd’hui, dans un contexte d’éclatement politique où le PR et le PRG pèsent aussi peu l’un que l’autre, le réalisme appelle à une alliance. Les militants du Parti radical l’ont validée, en renouvelant le week-end dernier, à 79 %, leur confiance à Laurent Hénart, leur président favorable à la fusion. A leur tour, les radicaux de gauche viennent eux aussi d’apporter un consentement massif au mariage. « Dans les Alpes-Maritimes, indique Patrick Mottard, patron du PRG 06, plus des trois-quarts de nos militants (au nombre d’une centaine) y sont favorables. Alors que les partis sont aujourd’hui très divisés, nous avons l’opportunité de remettre au goût du jour cette vieille idée neuve qu’est le radicalisme, dans un combat commun pour la laïcité et la lutte contre les communautarismes. » Reste que le mariage du 9 décembre s’inscrira au registre des préliminaires. « Nous faisons les choses un peu à l’envers, s’amuse Patrick Mottard. Nous allons nous marier, puis viendra le temps des fiançailles. Nous allons devoir apprendre à vivre ensemble et clarifier quelques problèmes politiques. Dans les Alpes-Maritimes par exemple, un certain nombre d’élus du Parti radical sont proches des Républicains, avec lesquels ils administrent des collectivités. De notre côté, nous ne sommes pas favorables à une double appartenance et à ce que le Parti radical reste membre de l’UDI. » Sur le fond, il n’existe guère qu’une feuille de papier à cigarette entre les positions des uns et des autres sur la laïcité ou la promotion d’un fédéralisme européen.
Doxa économique : « Ajuster le curseur »
« En revanche, pointe Patrick Mottard, il nous faudra ajuster le curseur sur le plan économique, entre notre vision social-démocrate et celle plus libérale du Parti radical. Nous devrons définir un point d’équilibre entre la nécessaire réforme économique et la préservation du modèle social français, entre un soutien critique ou une opposition constructive au gouvernement… » Bref, PR et PRG vont devoir apprendre àse rapprivoiser. Avec en ligne de mire l’installation de nouveaux présidents dans les fédérations, quimettradirectement en concurrence les responsables actuels de chaque parti, Patrick Mottard et Hervé Cael, président du PR 06, concernant les Alpes-Maritimes. Mais chaque chose en son temps…