Jean-Luc Laurent (MRC): « Bâtir une alternative à M. Macron »
Ancien maire du Kremlin-Bicêtre, député du Val-de-Marne jusqu’en juin dernier, Jean-Luc Laurent préside depuis 2010 le MRC, le Mouvement républicain et citoyen fondé par Jean-Pierre Chevènement. Il effectue actuellement un tour de France pour réfléchir avec les militants sur l’orientation à donner à un parti marginalisé – comme beaucoup d’autres – sur l’échiquier politique. A l’invitation de Ladislas Polski, délégué régional du MRC, il sera vendredi à La Trinité dans les Alpes-Maritimes, puis samedi à Marseille.
Bastien Faudot, votre candidat, a dû renoncer à la présidentielle faute d’avoir réussi à réunir les parrainages nécessaires. Est-ce le signe que le MRC ne pèse plus grand-chose ? Non. Le MRC est reconnu comme ayant des idées pertinentes pour porter haut les couleurs de la République. Simplement, ceux qui donnent les parrainages ont fait des choix relevant du vote utile.
Comment comptez-vous vous relancer ? De manière autonome, ou à travers une alliance, comme le font les deux partis radicaux ? Le sujet n’est pas de rechercher des alliances. Le MRC veut d’abord aller à la rencontre de ses adhérents, pour définir collectivement ce que nous allons faire demain et répondre à une urgence, qui est de bâtir une alternative à la politique libérale de M. Macron.
Réfléchissez-vous sur des sujets spécifiques ? Notre projet est connu. Il s’agit de l’approfondir à l’aune de la période dans laquelle nous sommes entrés, caractérisée par une gauche en miettes. Le MRC, attaché au rassemblement de la gauche, est prêt à participer à tout effort de reconstruction, dans le cadre d’un projet de transformation sociale qui a été oublié depuis des années, ce qui a favorisé l’essor du Front national. Cela nécessite de mettre enoeuvre un droit d’inventaire.
Les six premiersmois d’Emmanuel Macron? Le mérite d’Emmanuel Macron est d’infléchir la politique extérieure de la France, à travers notamment une meilleure relation avec la Russie. Dans notre pays, il faut encourager tout ce qui permet de faire France et d’accéder à une citoyenneté faite de droits et devoirs. A son crédit, il faut mettre aussi un réalisme en matière d’éducation, à travers les premières mesures mettant l’accent sur les fondamentaux. M. Blanquer aura-t-il les moyens de sa politique, c’est une autre affaire… En revanche, ce qui ne va pas du tout, c’est la politique économique de M. Macron. Il avait annoncé une politique et de gauche et de droite. Son budget, qui est lemoment de vérité, montre que sa politique est clairement libérale et ne permet pas d’engager une transformation progressiste de la société.