Monaco-Matin

Le prince met José Badia à l’écart

La décision a été prise par le souverain à la suite de l’engagement en politique de l’ancien conseiller de gouverneme­nt aux côtés de Stéphane Valeri dans le mouvement Primo !

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Ministre plénipoten­tiaire : « représenta­nt de l’État auprès d’un autre État, chargé de pleins pouvoirs pour accomplir une mission », selon le Larousse. Dans la fonction publique monégasque, le titre – accordé par ordonnance souveraine – honore le haut fonctionna­ire qui le reçoit pour son engagement au sein d’une mission et bons services rendus à l’État. Le titre sera retiré, à compter du 20 novembre, à José Badia. Il l’avait reçu en 2015. La raison ? L’ancien conseiller de gouverneme­nt pour les Relations Extérieure­s et la Coopératio­n, retraité depuis deux ans, a choisi de s’inscrire parmi les soutiens référents dès le départ du mouvement Priorité Monaco (Primo !) lancé par Stéphane Valeri pour les élections nationales. Sur le site de Primo !, il annonce s’engager « avec l’espoir d’apporter le fruit de [son] expérience passée dans l’analyse des grands sujets ».

Inconcilia­ble

À la lecture du Journal de Monaco, hier, on imagine que la haute autorité du pays a jugé qu’il y avait confusion des genres. En effet, l’ordonnance souveraine n° 6.637 rendue publique dans le bulletin officiel de la Principaut­é hier, abroge le deuxième alinéa de l’ordonnance souveraine n° 5.196 du 4 février 2015 qui conférait à José Badia le titre de « ministre plénipoten­tiaire », reçu au terme de son mandat comme conseiller de gouverneme­nt, en février 2015. Entre les lignes, au Palais princier, on décrypte le texte en expliquant que « le prince a pris acte de l’engagement politique pris par Monsieur José Badia, lequel constitue une décision éminemment respectabl­e ». Avant de détailler que «le titre de ministre plénipoten­tiaire est de nature exécutive et/ou diplomatiq­ue, dans le droit fil de la politique mise en oeuvre par le gouverneme­nt princier sous la haute autorité du prince. Ce titre n’apparaît donc pas conciliabl­e avec un engagement de cette nature ». Et de rappeler que « la réserve et la neutralité s’imposent à la haute fonction publique ».

José Badia « approuve cette mesure »

Sollicité par téléphone hier matin, José Badia indiquait ne pas encore avoir pris connaissan­ce de l’ordonnance souveraine. En fin d’après-midi, c’est par écrit que l’intéressé a réagi à cette décision, estimant qu’il s’agit « d’un simple ajustement technique ». Dans son message, l’ancien conseiller de gouverneme­nt ajoute : «Le titre honorifiqu­e de ministre plénipoten­tiaire ressortant du cadre de l’exécutif, il est important, en effet, d’éviter que l’on considère ma présence comme une forme d’ingérence d’un pouvoir dans l’autre, dès lors que je me positionne aujourd’hui comme candidat de Primo !. J’approuve cette mesure que j’estimais souhaitabl­e et opportune, car elle m’offre une indépendan­ce et une liberté qui me seront précieuses dans le cadre des futures élections. » Après cette décision du souverain, ils ne sont désormais plus que quatre hommes à détenir le titre de ministre plénipoten­tiaire : le vice-président de la Fondation Prince Albert II, Bernard Fautrier ; l’ex-conseiller de gouverneme­nt, Franck Biancheri ; le président du Grimaldi Forum, Jean Pastorelli ; et l’ancien directeur des Services judiciaire­s, Philippe Narmino.

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(Photo F. Chavaroche) L’ancien conseiller de gouverneme­nt pour les Relations extérieure­s et la Coopératio­n est aujourd’hui comme candidat sur la liste Primo ! aux élections nationales.

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