Trente jeunes ovins égorgés dans la plaine de Valderoure
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le troupeau de 350 moutons des Rebuffel-Carlavan a subi, dans le haut-pays grassois, une attaque de loups dans un parc gardé et fermé par une clôture électrifiée
Une fois encore et toujours de nuit, les cinq éleveurs de la plaine traversant la commune de Valderoure, dans le haut-pays grassois, ont eu à déplorer cette semaine trois attaques de loups consécutives. La dernière a eu lieu au cours de l’avant-dernière nuit sur le troupeau des éleveurs Rebuffel-Carlavanqui compte 350 ovins: elle a été particulièrement importante par le nombre de bêtes égorgées: 30 au total, soit une brebis, un tardon, 23 agneaux tués et 5 agneaux ayant subi les crocs des loups, mais encore vivants hier matin : « certains sont égorgés trop profondément, ils ne s’en remettront pas», pense un éleveur voisin.
Attaque de louveteaux?
L’attaque a eu lieu sur un troupeau composé de beaucoup de mères et de jeunes agneaux : «ceux qui ont été tués ont entre une semaine et un mois et demi», explique Michèle Rebuffel. «Cela fait 15 jours que nous sommes dans la plaine. Avant, les bêtes étaient à Caille où nous avons aussi subi une attaque. Le troupeau est surveillé par un berger et un aide. Les moutons sont enfermés dans un parc fermé et électrifié. Nous avons trois chiens de protection. Malgré cela, les loups ont encore réussi à attaquer. Là, ce sont des louveteaux qui s’entraînent à chasser… Les agneaux sont des
proies faciles, moins rapides et aux os tendres, inexpérimentés face à l’attaquant. De deux petits agneaux, ils ne restent que les têtes, tout le reste a été mangé », déplore Michèle Rebuffel. La brebis a certainement été égorgée par un loup adulte, en exemple, tout comme le tardon, qui est un agneau né au printemps et déjà gros. Dans le troupeau, hier matin,
on a entendu beaucoup d’appels des brebis : « ce sont celles qui cherchent leurs petits, elles sont pleines de lait et cela risque de provoquer des mammites, une réaction inflammatoire de la glande mammaire», confirme l’éleveuse.
Difficile à vivre
Et dans le lot, il y a aussi un agneau qui cherche sa mère : il faudra le trouver.
Les éleveurs ont beau être habitués, et quoi qu’on en dise, par rapport au fait qu’ils seront indemnisés, la souffrance de leurs bêtes, leur agonie est difficile à accepter et à vivre. L’an dernier, en novembre également, une attaque similaire avait eu lieu sur le troupeau d’un autre éleveur, 800 mètres plus loin, avec cette même particularité : un nombre
conséquent de jeunes agneaux égorgés, dont certains complètement dévorés. «Si ça continue comme ça, les élevages extensifs comme les nôtres vont êtres éradiqués», souligne l’éleveuse. Et l’on sait combien le pastoralisme est important si l’on veut garder les milieux ouverts. Alors qui a la solution miracle pour faire cohabiter tout le monde? Pour l’instant, désabusés,
les éleveurs subissent, et savent qu’il n’y a qu’une chose à faire, constater… C’est ce que fera, comme l’ont fait les gendarmes de Séranon, un agent de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Il viendra établir un constat qui sera remis au préfet et à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer.