Les «Nuits du Sud» de Vence au régime sec
Le festival, qui affiche un déficit de 270000 euros, perd près de 30% de son budget et n’aura plus que 8 dates l’été prochain. L’expérience Printemps des «Nuits» est abandonnée
Ces deux dernières années, les « Nuits du Sud », grand festival musical emmené par Téo Saavedra pour le compte de l’Office de tourisme de Vence, a souffert. En juillet 2016, il a été la victime collatérale de l’épouvantable attentat de Nice. Par décence, des soirées avaient alors été annulées et le public n’avait que partiellement repris ensuite le chemin d’une place du GrandJardin transformée en Fort Chabrol. Quelques mois plus tard, en mars et avril de cette année, une nouvelle déclinaison des « Nuits » vençoises fêtant leur 20e anniversaire, baptisée le «Printemps des Nuits », n’avait, là encore, que partiellement transformé l’essai.
«Rayonnement de la ville»
La dernière version estivale a suivi le même chemin, ne réussissant pas les foules d’avant 2016. Résultat : un déficit résiduel qui s’élèverait à 271 027,91 euros Alors, quel avenir pour le grand festival azuréen et sous quelle forme ? « Un check-up poussé a été mené par un groupe de travail qui s’est réuni à quatre reprises Tous les aspects de l’événement ont été analysés à cette occasion » , assure le maire, Catherine Le Lan. Première conclusion : l’expérience du « Printemps des Nuits du Sud » ne sera pas renouvelée. Elle n’aura duré que le temps d’un anniversaire, avec sa jolie structure vintage et des soirées mémorables… Deuxième conclusion, formulée il y a moins de 24 heures par le maire de Vence Catherine Le Lan : « La volonté de notre équipe est de faire perdurer l’événement sachant que le contexte est difficile, que la concurrence est rude, que les problèmes de sécurisation des lieux sont lourds… Une grande partie des Vençois est attachée à ce festival qui participe au rayonnement de la ville, fait partie aujourd’hui de son patrimoine ». Dans l’après-midi d’hier, un comité de direction de l’EPIC de l’Office de tourisme, dont dépendent les « Nuits du Sud », réunissant élus de la majorité et de l’opposition, devait statuer sur le devenir concret des « Nuits du Sud ». Il semblerait que l’ambiance de la réunion se soit révélée plus rock’n’roll que bossa-nova sur le chapitre des finances, notamment du côté d’un élu de l’opposition.
Un budget de euros
En revanche, on assure que tous les élus présents à cette réunion se sont déclarés favorables à la prolongation de la vie du festival, dans sa version estivale. Téo Saavedra, le boss historique des « Nuits » vençoises, dit « prendre acte » des décisions prises hier. « Le nombre de dates avancé était défendu par notre équipe. En revanche, je ne vois pas la cohérence avec le montant du budget envisagé. Là, j’ai besoin d’explications.» Les programmations des festivals estivaux sont bouclées généralement fin janvier, début février. « Cela nous laisse deux mois pour bâtir l’édition , cela fait juste mais on va se mettre au travail et relever ce nouveau challenge », déclare cette âme du festival vençois qui en a vu d’autres…
Cette prolongation doit s’effectuer de la manière suivante. Le format du festival devrait passer en 2018 à « environ 8 dates », comprises entre « la mi-juillet et le début du mois d’août ». Cette nouvelle formule, comprimée donc par rapport aux précédentes éditions, serait accompagnée d’un budget tout aussi serré, soit 850 000 euros. Une diminution de près de 30 % par rapport au budget 2017. Un sacré challenge (lire encadré) s’offre
à l’équipe vençoise des « Nuits » regroupée autour de Téo Saavedra. 1. Des financements extérieurs restent en attente - une demande de subvention exceptionnelle a notamment été formulée auprès de l’État. D’après la mairie, ils seraient « de nature à réduire ce bilan négatif de manière significative ». 2. Ce groupe était composé des élus MariePierre Allard et Yves Rousguisto, du directeur général des services, du directeur de l’EPIC, du directeur de l’action culturel et du directeur artistique des Nuits du Sud, Téo Saavedra.