Relaxe pour un jeune Antibois arrêté par l’antiterrorisme
Il avait été arrêté à Antibes par les hommes du Raid en septembre 2016, soit deux mois seulement après l’attentat de Nice. Sébastien, 27 ans, était suspecté de préparer, lui aussi, un acte de terrorisme. Des faits pour lesquels ce jeune Azuréen a comparu avant-hier devant la 16e chambre correctionnelle de Paris, après plus d’un an de détention préventive. Il a finalement été relaxé, en dépit de ses liens avec la mouvance djihadiste. Sebastien se serait converti à l’islam il y a cinq ans. C’est en tout cas ce qu’il affirme. Car selon ses parents adoptifs, l’entrée en religion de cet ancien pupille de la nation à l’enfance chaotique remonterait plutôt à l’adolescence. Toujours est-il que pour les services de renseignement, il présentait des signes préoccupants de radicalisation lorsqu’il a été arrêté le 14 septembre 2016 à son domicile antibois.
Dans le réseau Kassim
Sebastien voulait se marier religieusement avec une « soeur » lyonnaise rencontrée sur Facebook. C’est aussi sur ce réseau social qu’il aurait noué contact avec deux mineurs, eux-mêmes condamnés le 31 octobre dernier à 3 et 4 ans de prison pour leurs projets criminels. Sebastien leur aurait même demandé de lui fournir une arme. Pour commettre un attentat ? À la barre du tribunal correctionnel de Paris, le jeune Azuréen s’en est défendu. S’il voulait une arme, c’était en fait pour « régler un différend familial». Un projet auquel il aurait finalement renoncé. Mais le ministère public qui a requis quatre ans de prison à son encontre semble avoir du mal à croire à cette version. Il faut dire que lors de la perquisition menée à Antibes, les enquêteurs avaient retrouvé quantité d’images de propagande djihadiste et d’exactions de Daesh. Ils avaient aussi mis la main sur 11 téléphones portables… Qui ont parlé. Sebastien était notamment en lien, via l’application cryptée Telegram, avec Rachid Kassim, ce prédicateur qui depuis la Syrie a incité nombre de jeunes Français à commettre des attentats. Dans un texto il dit même pratiquer « la Taquiya », cet art de la dissimulation auquel ont parfois recours les candidats au djihad pour rester en dessous des radars des services de renseignement. Autant d’éléments à charge qui ne constituent pas pour autant la preuve que Sebastien était bel et bien passé du côté obscur de l’Iislam. Le tribunal n’est donc pas entré en voie de condamnation. Pour Jean-Charles Brisard, qui préside le centre d’analyse du terrorisme, « ce nouveau dossier illustre néanmoins la multiplicité des affaires liées aux filières djihadistes syrioirakiennes. Il démontre aussi toute la difficulté de démontrer les intentions criminelles des personnes qui peuvent être liées à ces filières».