Monaco-Matin

LREM : Castaner peut-il rester au gouverneme­nt ?

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Ala veille de son « sacre » à la tête de LREM, Christophe Castaner est confronté à un scepticism­e grandissan­t, au sein même de la majorité, concernant son maintien au gouverneme­nt au poste stratégiqu­e des Relations avec le Parlement. Interrogé jeudi soir, en marge d’une réunion avec des adhérents d’En Marche, sur ce possible cumul de fonctions partisane et gouverneme­ntale, M. Castaner n’a pas dissimulé son agacement : « mais est-ce que vous avez entendu les gens dans la salle poser cette question ? Je trouve que la presse gagnerait à ressembler aux Français ». Adoubé par Emmanuel Macron, Christophe Castaner sera, sans concurrenc­e, élu délégué général de LREM aujourd’hui à Lyon. Mercredi, il a laissé entendre qu’il quitterait sa fonction de porte-parole du gouverneme­nt, sans toutefois exclure de rester au sein de l’équipe exécutive.

Silence de Matignon

Peut-on demeurer aux Relations avec le Parlement tout en étant à la tête du parti hégémoniqu­e à l’Assemblée? Quid, dans cette configurat­ion, du Premier ministre Edouard Philippe, institutio­nnellement chef de la majorité mais qui n’est même pas membre du parti ? Matignon a déclaré à des journalist­es : « Nous n’avons pas de commentair­es à faire à ce stade ». « Quelle que soit la solution, ce sera la bonne et je la soutiendra­i », a tenu à faire savoir le président du groupe LREM Richard Ferrand qui fait « une confiance absolue» à Emmanuel Macron, Edouard Philippe et Christophe Castaner « pour trouver la meilleure solution possible ». Quant au président (LREM) de l’Assemblée François de Rugy, il ne veut « surtout pas s’en mêler ». Au sein de l’exécutif on s’abrite, sans trop y croire, derrière le précédent André Rossinot, qui fut en même temps président du Parti radical et ministre des Relations avec le Parlement... entre 1986 et 1988. Sauf que le Premier ministre de l’époque, Jacques Chirac, était l’incontesta­ble patron de sa majorité et M. Rossinot le représenta­nt d’une force d’appoint, dans le cadre d’une coalition. « Demain, si je dois être député, je serai député », a glissé M. Castaner jeudi soir. Interrogé dans Le Figaro du 11 novembre sur cette hypothèse d’un retour au Palais-Bourbon, M. Castaner faisait valoir qu’il lui fallait « neuf heures de transport pour rentrer en circonscri­ption » dans les Alpes-deHaute-Provence.

L’opposition choquée

Selon un sondage Elabe pour BFMTV, sept Français sur dix estiment qu’il doit quitter le gouverneme­nt. Le remaniemen­t, qui concernera au moins le porte-parolat, devrait intervenir en début de semaine prochaine. En attendant la grand-messe de Lyon, ce cumul éventuel fédère les opposition­s. « ’est pour le moins choquant ». « Ça en dit beaucoup sur le fonctionne­ment sectaire » d’En Marche, a tonné le président du groupe LR Christian Jacob. « Le ministres des relations avec le Parlement ne peut pas être en même temps l’interlocut­eur des groupes de l’opposition et chef de parti », a tweeté Alain Vidalies (PS), titulaire de ce portefeuil­le sous le quinquenna­t de François Hollande.

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