Un chantier propre comme un sou neuf
Toutes les mesures ont été prises pour avoir un minimum d’impact sur l’environnement. Pour son voyage d’arrivée, le caissonnier était chargé avec de l’eau de mer de la Baltique. Bouygues n’a pas rejeté ces eaux dans la Méditerranée : « Il y a de nouvelles normes depuis septembre 2017, pour éviter le transport d’espèces animales ou végétales entre les différentes mers. Le caissonnier est arrivé en août, nous aurions pu nous éviter cela, mais nous avions anticipé sur la législation. C’est un des critères de ce chantier : il faut être le plus propre possible » confie Eric Cheype, à la tête du projet chez Bouygues Travaux publics.
Moteur propre et huile naturelle
Pour faire fonctionner les machines, des groupes électrogènes ont été installés. Eux aussi sont super-clean : « Ils sont équipés de filtres à particule, comme les voitures, mais aussi de module de dénox » , explique un Geoffroy Broudy, adjoint d’Eric Cheype. Dénox, cela signifie qu’il retient une partie du monoxyde d’azote, cette substance polluante pointée du doigt dans les problèmes de pollution atmosphérique. Sur le chantier, les moteurs tournent, et pourtant, on n’a pas l’im- pression d’avoir le nez sous les gaz d’échappement. Le décoffrage des murs est facilité par une huile ( voir ci-contre), et là aussi, exit l’huile de synthèse issue de l’industrie pétrochimique. « On est quasiment bio » explique Eric Cheype. L’expression n’est pas à prendre au pied de la lettre, mais l’huile utilisée est végétale et naturelle.
Ecoconception
Pour éviter de mettre le caisson trop tôt en contact avec l’eau de mer, ses parois sont recouvertes d’un enduit imperméabilisant, passé au rouleau, qui finira par partir quand le caisson sera mis en place. Et la biodiversité dans tout ça ? « Pas d’inquiétude, il se dégrade très bien, sans impact sur l’environnement. » Décidément, ce Monsieur Cheype a réponse à tout. On le sait, à Monaco, la biosphère, c’est important. On en tient compte dans les projets. Alors, pour que les algues et les petits animaux marins puissent revenir peupler le fond marin de l’Anse du Portier, les parois redoutablement lisses des caissons sont texturées. On y creuse des rainures à la ponceuse. C’est ce relief qui facilitera l’accrochage de la vie.