Monaco-Matin

L’école doit lutter contre le sexisme

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La lutte contre les comporteme­nts sexistes passe par l’école. C’est le constat que fait le Défenseur des droits, regrettant que les séances d’éducation à la sexualité prévues par la loi ne soient pas systématiq­uement organisées, dans son rapport annuel sur les droits de l’enfant publié lundi. Pire, selon les rapporteur­s, l’éducation à la sexualité est trop souvent considérée comme une « animation » et suscite encore « beaucoup de résistance­s ». Pourtant, à labase des comporteme­nts de harcèlemen­t sexuel, il y a « l’idée qu’il y aurait un rapport de supériorit­é des hommes par rapport aux femmes », a commenté le Défenseur des droits, Jacques Toubon, devant la presse. « L’éducation à la sexualité doit contribuer, dès le plus petit âge, àdétruire stéréotype­s et préjugés » mais « nous sommes loin du compte ». L’éducation à la sexualité en milieuscol­aireest prévue par la loi depuis 2001. Cette loi prévoit au moins trois séances annuelles d’éducation à lasexualit­é dès l’école primaire. Toutefois, selon une enquête menée auprèsde30­00 établissem­ents scolaires (publics et privés), cette loi n’est pas systématiq­uement mise en oeuvre. Et quand elle l’est, l’enseigneme­nt n’est pas forcément articulé autour de l’égalité entre les filles et les garçons. Les thématique­s les plus abordées sont la biologie/reproducti­on, l’IVG et la contracept­ion, le VIH/Sida et la notion de respect entre les sexes. En revanche, les stéréotype­s de sexe, les questions de violences faites aux femmes et d’orientatio­n sexuelle sont peu abordées. Le Défenseur des droits recommande « une approche globale » de l’éducation à la sexualité, une meilleure formation des intervenan­ts, la prise en comptede laparole des jeunes et préconise d’associer les parents.

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