Monaco-Matin

Mini-remaniemen­t dès aujourd’hui?

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Christophe Castaner, devenu chef de La République en marche (LREM), va-t-il provoquer un nouveau mini-remaniemen­t? C’est ce que doit décider Emmanuel Macron d’ici demain, en nommant un nouveaupor­te-parole du gouverneme­nt et en tranchant sur son maintien ou non au poste de secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement. Il s’agira du second remaniemen­t après celui de juin qui avait vu partir François Bayrou, Richard Ferrand, Marielle de Sarnez et SylvieGoul­ard. S’il a reconnu implicitem­ent mercredi qu’il ne serait plusporte-parole du gouverneme­nt une fois élu à LREM, Christophe Castaner n’a cessé de répéter qu’il estimait possible de garder son portefeuil­le. Plusieurs membres de l’exécutif proches d’Emmanuel Macron et des responsabl­es de La République en marche ont défendu sa position ce week- end, relevant que le rôle de chef de LREM est bénévole.

« La démocratie en marche arrière » pour B. Kuster (LR)

« Il y aura un remaniemen­t dont je pense qu’il sera de faible ampleur », a indiqué hier Christophe Castaner, qui croit savoir que l’annonce aura lieu aujourd’hui. Il a réaffirmé qu’il ne voyait pas d’incompatib­ilité entre le rôle de chef de parti, « militant » et « bénévole », et son maintien au gouverneme­nt. « Faire de la politique » quand on est ministre « ce n’est pas un gros mot », a-t-il affirmé. Allant dans le même sens, le secrétaire d’État Benjamin Griveaux a considéré qu’il n’était est « pas incompatib­le de pouvoir mener de front le travail avec le Parlement ». En revanche Astrid Panosyan, membre de la direction provisoire de LREM, a jugé qu’un tel cumul posait « un problème ». « Comment ferait-on la part des choses entre ce qu’il dirait en tant que ministre et en tant que délégué général de LREM? (...) Nous courons le risque de perdre en impact et en efficacité », a-t-elle déclaréàL’Obs. « Voilà que le président Macron, qui rejetait les grands partis quand il était candidat, a transformé son mouvement en parti avec les vieillesmé­thodes: désignatio­n de Castaner à main levée par le Conseil national, adhérents évincés, cooptation entre amis... C’est la démocratie en marche arrière! », a critiqué pour sa part Brigitte Kuster, porte-parole de LR. Pour les analystes, un tel cumul enverrait un mauvais signal. « Un ministre parle au nom de l’intérêt général et un chef de parti au nom d’un intérêt partisan. Que la même personne tienne ces deux discours n’est pas évident », estime le politologu­e du Cevipof Bruno Cautrès.

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