Monaco-Matin

Les jeunes face au « macronisme » ambiant

- Par MICHÈLE COTTA

Bonne nouvelle : les jeunes ont le moral. Leurs parents, effrayés par le chiffre du chômage des jeunes sont inquiets, convaincus que la vie de leurs enfants sera plus difficile que la leur. Leurs grandspare­nts redoutent de se voir obligés de contribuer matérielle­ment à l’entretien de leurs petits-enfants, qui ont accès bien plus tard, qu’ils ne l’eurent jadis, à leur entrée dans la vie active. Et pourtant, les jeunes en question n’ont pas peur de l’avenir. Soixante-dix-huit pour cent d’entre eux, selon une récente étude effectuée par Opinion Way à la demande du très sérieux think tank de centre gauche, Vers le haut, publiée cette semaine par Le Parisien, font part de leur optimisme pour le futur. Leur confiance en l’avenir a augmenté de  points par rapport à la dernière enquête de ce genre. On peut, à juste titre, se réjouir de ces chiffres globaux et se dire que la génération qui vient est plus résistante que celles qui l’ont précédée. La France détient, en effet, en Europe, un triste record : celui du pessimisme. Il est plutôt réconforta­nt de voir que les moins de  ans font remonter le thermomètr­e de l’optimisme au moment où leurs aînés demeurent dans leurs craintes et leurs incertitud­es, à cela près que ces jeunes, ado ou jeunes adultes, restent lucides. Ils font certes confiance à l’Education nationale, et d’ailleurs les plus diplômés d’entre eux, ils le savent, trouvent plus vite et plus facilement une insertion dans la vie profession­nelle. Mais enfin ils mesurent bien la différence entre ceux qui perdent pied à l’école, mettant en péril très tôt, dès leur plus jeune âge parfois, leur avenir et leur carrière dans le monde du travail, et les autres, ceux qui ne décrochent pas : une façon de souligner que l’école est loin aujourd’hui de gommer les inégalités sociales. Cet optimisme est-il à attribuer à la nouvelle donne politique, et au « macronisme » ambiant ? Ce serait aller vite : le chef de l’Etat l’a souvent dit en effet, il entend redonner confiance et optimisme aux Français et plus encore aux jeunes. Le paradoxe est que c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour de la présidenti­elle en mai dernier, avait séduit le plus grand nombre des - ans. D’ailleurs ceux-ci, aujourd’hui, continuent, dans la foulée du leader de la France insoumise, d’accorder une faible confiance ( %) aux patrons, tandis que, chez une majorité parmi eux, en particulie­r dans les classes les moins favorisées, reste ancrée l’idée qu’ailleurs l’herbe est plus verte, et qu’on peut faire à l’étranger plus facilement la preuve de ses talents S’il y avait un « effet Macron », dans cette étude sur les jeunes d’aujourd’hui, ce serait plutôt dans le crédit plus large fait à la classe politique. Les jeunes forment les bataillons essentiels de l’abstention­nisme. En ,  % seulement pensaient que les hommes et femmes politiques étaient « capables de défendre les intérêts de la jeunesse ». Leur nombre est monté, cette année, à  %. Preuve, peut-être, que le discours sur le renouvelle­ment n’est pas tombé dans l’oreille des sourds.

« La génération qui vient est plus résistante que celles qui l’ont précédée. »

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