Cinquante-sept ans après?
Le Gym n’a plus disputé une compétition européenne à cheval sur deux années civiles depuis la saison 1959-60. Malgré deux huitièmes de finale de C3 disputés dans les années 70 et 90
Le stade du Ray est en chantier. Une par une, ses tribunes s’effondrent. Le quartier Saint-Maurice fait place neuve avant de se reconstruire. Mais le vide n’efface pas les souvenirs. La soirée du 4 février 1960 reste notamment marquante pour les quelque 28 000 Niçois qui l’ont vécue. Parce que c’était un quart de finale aller de Coupe des clubs champions, le grand Vic Nuremberg avait marqué trois fois, et l’immense Real était retourné à Madrid bredouille (3-2). Puskas, Di Stefano et consorts survoleront le match retour (4-0) mais l’exploit était fait : l’OGC Nice était le premier club français à faire tomber la prestigieuse armée Merengue. Le futur quintuple champion d’Europe venait de subir la seule défaite de son parcours. Depuis, les aventures des Rouge et Noir en Coupe d’Europe ont toujours été interrompues avant décembre. A l’image des trajectoires foireuses dans les Coupes des Villes de Foire (1966, 1967, 1968).
Après le Real, le Barça envoyé au tapis
Septembre 1973 redonnera un peu de magie aux épopées niçoises en Coupe d’Europe. Après le Real, c’est le Barça qui encaisse trois pions dans ce bon vieux stade du Ray, sans pouvoir répondre (3-0). Les Catalans ne tromperont un Baratelli en feu que deux fois au Camp Nou (2-0) et la bande à Molitor, auteur d’un doublé à l’aller, s’offre le droit d’aller défier Fenerbahce en 16es de finale. Et vu que l’international français claquera deux fois plus de buts contre les Turcs (4-0, 0-2), les Aiglons poursuivront leur route jusqu’à Cologne. Le but d’Eriksson suffira à l’aller (1-0), mais la révolte des Allemands sera trop forte dans la Ruhr (4-0). Longtemps tenus éloignés de la C3, les Azuréens retrouveront l’Europe à la fin du siècle dernier. En 1997, Nice remporte la Coupe de France et reçoit les Ecossais de Kilmarnock pour son entrée en lice en Coupe des Coupes, miseptembre. Dans un Ray rempli à bloc et bouillant malgré la relégation du club en deuxième division, Stefan Kohn rentre dans les mémoires grâce à son doublé avant que Mickaël Rol ne clôture la soirée (3-1). Au retour, l’élégant Zoran Milinkovic se jette tête la première sur un centre de Vandecasteele pour égaliser et qualifier le Gym pour les 8es de finale de la C3. Le doublé de “Bibiche” Aulanier au Ray (2-2) et la superbe réalisation de Vandecasteele à Prague (1-1) ne suffiront malheureusement pas pour éliminer le Slavia. Eliminé sans avoir connu la défaite en quatre matchs, Nice quitte l’Europe par la grande porte. Tout l’inverse de sa sortie de route précoce en 2013 contre les modestes Chypriotes de Limassol (0-2, 1-0). Les hommes de Lucien Favre ont redonné goût à la scène européenne à leur public la saison dernière, ils sont en passe de le combler cette année. Cinquantesept ans que le peuple niçois n’a plus vécu un jour de l’an avec un match de Coupe d’Europe du Gym en perspective. Aux hommes de Lucien Favre d’écrire l’histoire du club et de son Allianz Riviera.