Monaco-Matin

La lutte continue

Comme chaque année, officiels, bénévoles et affiliés de Fight Aids Monaco ont entouré la princesse Stéphanie, hier au Musée océanograp­hique, pour déployer des courtepoin­tes rendant hommage aux trop nombreuses victimes du sida.

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Oui, les traitement­s contre le VIH évoluent. Oui, aujourd’hui, on peut vivre avec le Sida. Mais derrière ces nouvelles réjouissan­tes de la recherche se cache toujours cette implacable réalité : on peut aussi en mourir. Parce que les traitement­s ne fonctionne­nt pas toujours. Parce que parfois, leurs effets secondaire­s sont impitoyabl­es. Et puis, il y a les discrimina­tions. Les difficulté­s de vivre avec un virus qui fragilise ceux qui en sont porteurs. C’est toute cette réalité que s’est efforcé de dépeindre hier Hervé Aeschbach, coordinate­ur de Fight Aids Monaco, l’associatio­n que préside la princesse Stéphanie, dans son discours d’ouverture de la cérémonie de déploiemen­t des courtepoin­tes.

Contaminat­ions en hausse en PACA

Comme chaque année depuis 2010, les bénévoles et affiliés ont déployé ces patchworks, chacun réalisé en mémoire d’une victime. Un ballet solennel où les mouvements amples que nécessiten­t ces pièces de tissus de plusieurs mètres carrés, sont rythmés par la litanie des noms des victimes. Une liste de soixante-dix personnes, soixante-dix âmes. Soixante-dix histoires. Soixante-dix proches de Fight Aids Monaco disparus depuis le début de l’épidémie. Dont quatre affiliés à l’associatio­n cette année. Un carnage au regard des progrès de la médecine. « Certaines années, nous ne perdons pas d’affiliés, d’autres fois c’est deux. Cette année c’est quatre », constate

amèrement le coordinate­ur. La cérémonie pourrait sembler anecdotiqu­e. Pourtant, demandez à un jeune de votre entourage ce qu’il pense du Sida : un sur quatre vous répondra qu’aujourd’hui, on en guérit, selon un sondage IFOP de 2016. Et c’est peut-être pour cela que le nombre de contaminat­ion a augmenté de 20 % en 2014 dans la très proche région Paca.

Autant de bonnes raisons de continuer, inlassable­ment, à fabriquer, plier, déplier, présenter ces courtepoin­tes sous les moulures du Musée océanograp­hique de Monaco. Ces assemblage­s de panneaux textiles colorés. Tantôt aussi lumineux et colorés que les souvenirs qu’évoquent les disparus, tantôt aussi sombres que la douleur de leur perte. « L’Onusida nous parle d’optimisme

modéré. Les inégalités progressen­t. Les discrimina­tions persistent », a déclaré Hervé Aeschbach. Avant de citer Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida et ami de la princesse Stéphanie : « Notre lutte pour mettre fin au SIDA ne fait que commencer. Nous vivons des temps fragiles, et les progrès accomplis peuvent être facilement effacés. »

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(Photo Jean-François Ottonello) Les courtepoin­tes réalisées par les affiliés ont été déployées, en présence de la princesse Stéphanie et du conseiller de gouverneme­nt-ministre des Affaires sociales et de la Santé Didier Gamerdinge­r.

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