«Le VIH ne discrimine pas: il touche tout le monde»
Oui, mais ce qui est crucial c’est que les gens écoutent les messages d’information et de prévention. C’est ce qui est le plus important. Nous, nous n’avons pas changé notre discours, notre envie de stopper l’épidémie. Malheureusement, je crois qu’il y a un désintéressement des gens. Ils prennent ce sujet à la légère, ils se croient intouchables. Alors que le VIH, au contraire de la société, ne connaît de discrimination. Il touche tout le monde. Personne n’est à l’abri.
Que préconisez-vous ? On a les moyens d’éradiquer l’épidémie si tout le monde se fait dépister et se met sous traitement. Quand on est sous traitement, on n’est plus contaminant. C’est une grande avancée. Il n’y a aucune honte à se faire dépister pour connaître son statut sérologique. Il faut arrêter d’avoir cette honte. La société regarde de travers des jeunes qui vont acheter des préservatifs. Je trouve ça complètement aberrant. Ce sont des jeunes qui se prennent en main et c’est très bien. Ils sont responsables. Le plus dur c’est de changer les mentalités. Beaucoup de personnes contaminées de Monaco vont se faire suivre à Nice parce qu’ils n’ont pas envie qu’on les voit à l’hôpital ou à la pharmacie. Le plus dur c’est de changer les mentalités.
Qu’avez-vous à dire aux jeunes ? On ne guérit pas du VIH. Cette polémique a déjà existé à l’apparition des trithérapies. C’est un traitement à vie. Les nouveaux traitements consistent en un comprimé. Certaines personnes prennent plus de vitamines que ça. Mais les jeunes doivent comprendre que ce n’est pas comme la grippe : il ne suffit pas de prendre le traitement pendant une semaine. Non. C’est à vie. Avec les autres pathologies que ça peut entraîner. Alors le mieux, c’est que les jeunes se protègent, et qu’ils se fassent dépister le plus souvent possible.