«Les tortues sont un baromètre des océans»
Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique de Monaco, sort un nouvel ouvrage consacré aux tortues marines. Un animal génial qui est aussi un indicateur de la santé des mers
Après la mer Méditerranée, les grandes profondeurs, les requins, les méduses, c’est au tour des tortues marines de se faire tirer le portrait, de façon scientifique. Le directeur de l’Institut océanographique de Monaco, Robert Calcagno a réalisé cet ouvrage avec son équipe, qu’il tient à associer à ce travail titanesque de compilation et de vulgarisation pour mieux faire connaître cette espèce en difficulté.
Pourquoi avoir choisi d’écrire cet ouvrage ? Le livre est un outil traditionnel de médiation, qui complète les films, les conférences ou les explorations. Réaliser ce type de livre, c’est rassembler tout le corpus d’informations scientifiques dont nous disposons, mais aussi les différentes actions de nature politique qui sont mises en oeuvre de par le monde.
Les tortues marines sont des animaux très attachants, mais au-delà de cela, pourquoi leur avoir consacré ce livre ? Ce sont des espèces sentinelles. Elles souffrent de tous les maux que l’Homme inflige aux océans. Elle constitue un thermomètre, ou un baromètre, de la santé des océans. S’il y a beaucoup de maltraitances des hommes envers les mers, les tortues vont mal. Si les eaux marines se portent mieux, les tortues aussi. Si on veut sauver les tortues, il faut sauver les océans. C’est différent pour les requins. Eux sont plus victimes de la pêche que de la dégradation de leur milieu.
Même si elles évoquent plutôt les mers tropicales, les tortues marines sont également présentes en Méditerranée… Il y en a plusieurs, en particulier la tortue caouanne. Il y a encore une trentaine d’années, les tortues venaient sur les plages du Var, en Corse, et en Sardaigne. En , une tortue est venue pondre sur une plage du Var. C’est une excellente nouvelle, car les tortues reviennent pondre où elles sont nées. Peut-être y en aura-t-il d’autres qui reviendront dans quelques années.
Y a-t-il un moyen de les faire revenir ? Le meilleur moyen c’est de lutter contre la pollution. Il faut que certaines plages soient protégées. Et à court terme, il faut protéger les tortues blessées. C’est pour cette raison qu’on construit un centre de soins et de convalescence à côté du Musée océanographique.
Où en est ce projet ? Les travaux sont en cours. Tous les permis ont été accordés. Ils devraient être finis d’ici un an. Tortues Marines, de Robert Calcagno. Éditions Glénat. 19,99