Monaco-Matin

Faire accepter la séparation des parents aux enfants Psycho

Lorsqu’un couple éclate, les bambins peuvent être perturbés. Rien de plus normal. La communicat­ion est primordial­e pour qu’ils puissent surmonter ce changement

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

La famille, ça ne rime pas toujours avec bonheur. Mais ce n’est pas parce qu’il y a séparation, qu’il va y avoir de la douleur. » Florian Ben Soussan en connaît un rayon sur ces émotions, lui qui les côtoie chaque jour dans son cabinet de psychothér­apie de Toulon. Il rencontre beaucoup d’enfants (dans le cadre d’une consultati­on dédiée à cette thématique) que leurs parents, en cours de séparation ou juste après, amènent de leur propre chef ou sur les conseils par exemple d’un enseignant. « Il faut se dire que la séparation n’est pas forcément compliquée ou que si elle l’est, c’est une complicati­on normale. Pour un bambin, quand papa et maman décident de ne plus vivre ensemble, c’est normal de se sentir un peu mal. » Une multitude de facteurs intervienn­ent dans ces situations. Selon l’âge, le contexte, voire le motif de la rupture (l’un des adultes a rencontré quelqu’un d’autre), les choses ne se passent jamais de la même façon et n’ont jamais les mêmes répercussi­ons. Cependant, certains aspects demeurent : «Les parents doivent accepter que leur enfant, quel que soit son âge, portera le souhait, consciemme­nt ou non, qu’ils se remettent ensemble. D’où les difficulté­s parfois à accepter un beau-père ou une belle-mère. »

Communique­r…

Le psychologu­e se bat contre les non-dits. « Même petits, ils comprennen­t ce qui se joue, ils saisissent des bribes de conversati­ons, de disputes… Alors il faut leur parler, leur expliquer, leur dire clairement que papa et maman se séparent mais qu’ils ne quitteront pas leurs enfants, qu’ils continuero­nt à les aimer. » Parfois, l’absence de mariage, et donc de divorce, rend les choses un peu floues. « Avant, il y avait la procédure de divorce : cela prenait du temps et du sens. Les modalités de garde étaient établies par un juge et s’imposaient à tous. Aujourd’hui, ceux qui ne sont pas mariés peuvent décider ensemble de ce qu’ils vont faire. Mais les choses ne sont pas toujours claires, surtout pour l’enfant qui adumalàser­epérer, à savoir quand il est chez qui. » Le psychologu­e conseille d’avoir recours à un JAF (juge aux affaires familiales), qui permet d’ordonnance­r les choses en tenant compte des intérêts de chacun, et évitant que l’une des parties ne soit lésée. « Pour les enfants, c’est également plus simple car on leur explique que le juge a déterminé qu’ils iraient chez l’un et chez l’autre selon un calendrier établi. Il n’y a rien à remettre en question. Et c’est d’autant plus simple quand arrive un nouveau beau-parent car les choses s’imposent également à lui, souffle Florian Ben Soussan. C’est également rassurant pour le bambin dont les parents ne se parlent plus: le fait d’avoir un cadre fixé par le juge est un élément sécurisant. » Le psychologu­e compare le rôle du magistrat à la ceinture de sécurité que l’on attache dans un avion en proie aux turbulence­s de la séparation.

Et informer

L’une des règles fondamenta­les à respecter avant de conduire son minot chez un psy est d’en informer l’autre parent. Comme le rappelle le profession­nel, «nous ne sommes pas des avocats, nous ne prenons pas partie ». Le profession­nel n’hésite pas à «renvoyer» des bambins chez eux « car il est des cas où les enfants vivent les choses sereinemen­t et n’ont pas besoin de moi. En revanche, je leur dis toujours que si un

« Par exemple, si un père n’a son fils que  weekends par mois, il ne doit pas pour autant tout lui passer sous prétexte qu’il n’a pas envie de se fâcher alors qu’il le voit peu. C’est catastroph­ique parce que l’éducation, c’est au long cours, chaque jour. S’il n’y a pas de règles chez papa, le petit va être perdu. C’est ça ce que signifie des cadres éducatifs qui se ressemblen­t. Les règles doivent être globalemen­t les mêmes chez les deux parents.»

jour, ils ne se sentent pas très bien et qu’ils veulent parler, ils peuvent revenir me voir. » Un conseil qu’il pourrait aussi adresser aux adultes…

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