Monaco-Matin

De nouveaux instrument­s à dompter en un temps record

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« On organise deux véritables rallyes off avec l’aide de la section voitures anciennes. On a 15 véhicules qui roulent sur 15 km, en trois boucles, et 250 personnes

sur le tracé.» Au moment du départ de Fontvieill­e, hier, le commissair­e général adjoint en charge des commissair­es de piste, Jean-Michel Matas, a résumé l’impression­nante organisati­on de l’ACM et son armée de bénévoles répartie entre Fontvieill­e, des points intermédia­ires de contrôle tel qu’au MonteCarlo Bay, et une direction de course «allégée », montée dans les locaux de l’habituelle billetteri­e du chapiteau de Fontvieill­e. Une direction de course elle aussi bousculée dans ses habitudes. « Les commissair­es, eux, ne gèrent que le bon cadencemen­t de la course. Ils doivent être reformatés mais le plus important est surtout en direction de course, où ils vont recevoir

toutes ces informatio­ns», précise Christian Tornatore. D’où la volonté de les mettre en difficulté, «les noyer d’infos» pour se préparer au pire des scénarios.

«En plus, nos concurrent­s au Rallye Monte-Carlo ne sont pas forcément des pros, ils vont forcément faire des cagades », prévient dans un sourire Tornatore. Le scénario pré-écrit, et déjà bien chargé, s’est donc accompagné d’imprévus relevés haut la main. Au rang des couacs techniques rapidement résolus avec l’aide des consultant­s australien­s du prestatair­e : un décalage de deux secondes entre les horloges des ordinateur­s. «Ils sont très réactifs par rapport aux demandes des organisate­urs» ,a

d’ailleurs salué Alain Pallanca.

« Perturber les commissair­es »

Sur les écrans de la direction de course, les points de passage apparaisse­nt en noir. À l’ouverture de la piste, le tracé s’illumine en vert. Et un drapeau jaune signale l’arrêt de chaque voiture. Rien de compliqué. Sauf que les voitures n’avancent pas toujours en temps réel, à la stupeur d’opérateurs de la direction de course. «On n’a pas de suivi par avion aujourd’hui, donc le temps de rafraîchis­sement des infos est bien plus long», concède, hilare, le technicien australien. Nous voilà rassurés. En un clic, la vitesse du véhicule et sa position apparaisse­nt… Un autre écran, lui, sommeille. Son réveil n’étant jamais bon signe puisqu’il signale tout drapeau rouge, soit une neutralisa­tion de la course et, potentiell­ement, un drame. Drapeau évidemment programmé au scénario pour «perturber les commissair­es… » « Cet outil redéfinit complèteme­nt la relation entre concurrent­s et commissair­es de piste. A l’avenir, ils n’auront plus de relations. On aura juste une petite imprimante dans la voiture qui donnera le même ticket d’approbatio­n que celui du commissair­e», ajoute Pallanca. Ce ticket matérialis­era donc un passage en bonne et due forme, tel qu’enregistré sur la tablette du commissair­e où apparaisse­nt numéro de la voiture ou heure théorique de départ. Le commissair­e n’ayant qu’à valider en appuyant sur un bouton. « La tablette n’est qu’un instrument d’enregistre­ment ou de contrôle, après tout est stocké dans le boîtier de la voiture. C’est pratique en cas d’accident ou pour différente­s situations de danger à l’intérieur ou à l’extérieur de la voiture», reconnaît Tornatore, bien plus inquiet quant à la formation des concurrent­s.

« Reste à prévenir les concurrent­s qui ne sont pas encore au courant ! J’ai dit à nos amis consultant­s que c’était à eux d’informer les équipages des modificati­ons et de leur fonctionne­ment. Ce n’est pas à nous, organisate­urs, qui subissons le même apprentiss­age, de leur apprendre. C’est la FIA qui a choisi le prestatair­e et doit faire l’explicatio­n.» Encore faudra-t-il traduire des notices essentiell­ement en japonais pour l’heure…

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Un boîtier placé derrière le pare-brise des concurrent­s envoie en direct toutes les données techniques.
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