Intelligence collective : Le Club de l’éco
Co-construire, co-décider, co-agir sont des clés de la performance des entreprises de demain. Comment les entités se lancent-elles pour quels retours espérés ?
Les entrepreneurs azuréens ont retrouvé la confiance et c’est une bonne nouvelle car la confiance est facteur de croissance. Les vertus de la confiance et de l’intelligence collective étaient le thème de réflexion des Entreprenariales, le grand salon dédié aux dirigeants du 06 organisé depuis quinze ans par l’UPE06. Le Club de l’éco de Nice-Matin en a profité pour s’interroger sur leur réalité en son sein. Avec Martin Duval, le fondateur de Bluenove et auteur du livre Open Innovation paru chez Dunod, en expert invité.
Pourquoi adouber le management par la confiance et l’intelligence collective ? Bruno Valentin, vice-président de l’UPE : La confiance est le ressort principal de la performance économique. Bien plus que la technique, l’organisation ou la stratégie. Un patron va de l’avant quand il a confiance en lui, dans ses produits, son marché, la gouvernance de son pays et du territoire où il est implanté. C’est aussi vrai chez le consommateur. Quand il a confiance, il achète. Quand il est frileux, il thésaurise. C’est vieux comme Adam Smith. Idem pour l’investissement. L’intelligence collective libère le potentiel de créativité et d’innovation, elle redonne tout son sens au travail de chacun. Aristote disait que le tout vaut plus que la somme des parties et je le crois.
Où en sont les entreprises ? Je pense que l’intelligence collective est de plus en plus Martin Duval, expert-invité, et Bruno Valentin, UPE : « La confiance est l’élément fondamental des relations humaines en entreprise. Elle stimule l’intelligence collective. »
expérimentée en interne pour faire émerger des stratégies innovantes et que les entreprises commencent à mettre à contributions l’externe, à faire appel à leurs clients et fournisseurs pour une réflexion commune. Pas tel qu’il est utilisé dans la société civile. Faire répondre à une question de manière binaire est d’une pauvreté sans nom en termes d’intelligence collective. Prenez le Brexit. Il eut été plus constructif de poser une question ouverte et d’ouvrir le débat à grande échelle pour faire émerger un plan d’actions à partir des
recommandations obtenues. Avec une question du type “Comment faire émerger plus de business au Royaume-Uni avec l’Europe”. Dans le civil, on parle de démocratie participative, en corporate, d’intelligence collective.
Les entreprises sont-elles prêtes ? Ce type de pratique commence à émerger et fait apparaître des CivicTechs, des startups qui créent des méthodes, des outils pour interroger de manière massive et digitale en faisant appel à l’intelligence collective.
L’intelligence collective devient un champ d’étude en soi ? On fait de la R&D sur le sujet, c’est certain. On cherche les méthodes pour faire progresser la pratique. Aujourd’hui, on sait bien faire appel à l’intelligence collective pour faire émerger des idées, pour co-construire une stratégie, on tâtonne davantage dans le codécider et le co-agir.
Les méthodes d’intelligence collective qui se développent
disruptent l’organisation des entreprises… Obligatoirement. Que fait-on des idées qui émergent ? Par qui les fait-on traiter? Que fait-on des talents qui apparaissent au travers de ces phases de questionnement. Le leadership sur les projets n’est plus le même. Les pyramides d’engagement du salarié non plus. Ça réinterroge l’organisation. On réduit les cycles d’innovation, on réduit le temps de sortie d’un produit innovant, on obtient une meilleure implication des équipes dans la mise en oeuvre des projets. Les entreprises qui seront capables de mobiliser le plus d’intelligence collective seront les plus performantes demain. C’est une garantie de pérennité de l’entreprise. Je suis convaincu que cela permettra d’attirer les talents en entreprise et que ça sera un critère très regardé par les investisseurs.